Pour parler de la spécificité des relations Egypte-France, il faut évoquer la profondeur de ces liens aussi historiques et étroits qui ont toujours prévalu entre les deux pays tout au long des années, et qui ont connu un net essor sous la direction du Président Abdel Fattah Al-Sissi. La France, qui a contribué à la modernisation et au développement de l’Egypte, juge que cette dernière joue un rôle central en faveur de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique. C’est dans cette perspective que l’Egypte a pris part à la Conférence internationale de Paris sur la Libye, étant un partenaire essentiel de la France.
Témoignant de la volonté commune des deux pays d’établir un partenariat sur la durée, des visites échangées à tous les niveaux entre les Chefs d’Etat, ministres et hauts responsables des deux pays, s’inscrivent aussi pour encore marquer cette proximité.
Cette dernière visite du Président Al-Sissi à Paris est une visite qui traduit l’excellence des relations égypto-françaises et la qualité de leurs liens étroits, robustes, historiques et diversifiés.
Les experts français disent…
Réformes courageuses, PIB en hausse et climat des affaires attractif
Les réformes économiques ambitieuses et courageuses menées par l’Egypte au cours des sept dernières années, ont renforcé le climat d’investissement et favorisé la croissance de son PIB, affirment des spécialistes économiques français dans des déclarations à l’Agence de presse du Moyen-Orient (MENA), à l’occasion de la visite du Président Abdel Fattah Al-Sissi en France, pour participer à la Conférence internationale de Paris sur la Libye.
La situation géographique distinguée de l’Egypte, la hausse des dépenses allouées aux projets d’infrastructure et l’amélioration de la note créancière de l’Egypte, contribueront à la multiplication des investissements français dans les quelques années à venir, selon ces experts.
Utilité réciproque et avenir prometteur
Les relations économiques et commerciales entre la France et l’Egypte sont axées sur la règle de “l’utilité réciproque”, la France étant la porte d’accès aux pays de l’Union européenne pour les exportations égyptiennes, et l’Egypte, à son tour, est le portail propice des exportations françaises vers l’Afrique, et ce, grâce aux accords commerciaux signés par Le Caire avec l’UE et les pays africains, a dit l’expert bancaire français, François Courtin.
Le secteur privé en France et en Egypte, poursuit-il, joueront un rôle important dans le renforcement des relations économiques et commerciales et des investissements entre les deux pays, a-t-il dit, saluant les réformes économiques et financières égyptiennes.
Rôle capital de l’Egypte dans le secteur de l’énergie
L’Egypte a toutes les qualités pour assumer un rôle capital dans le domaine de l’énergie, à l’échelon méditerranéen, vu la multiplication des découvertes de champs gaziers. Elle a contribué efficacement à la création du Forum du gaz de la Méditerranée orientale, rejoint par la France, a pour sa part indiqué l’expert-conseil économique Claude Dubois. Les sociétés françaises sont parfaitement conscientes que la rentabilité des investissements dans les marchés émergents, dont l’Egypte, est élevée, a-t-il fait savoir, avant d’ajouter que les domaines propices de coopération entre les deux pays sont l’agriculture, la technologie et l’énergie.
Point de départ pour les exportations françaises
Quant à Jacques Fouchier, expert des marchés émergents de l’une des institutions financières françaises, il a affirmé que le marché égyptien constitue un point de départ pour les exportations françaises vers les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, au vu des accords de libre-échange qui lient l’Egypte à ces deux régions, outre le climat des affaires en voie de progression qui y prévaut.
Le conseiller en matière d’économies des marchés émergents, Hervé Gérard Gorin, a pour sa part, qualifié les réformes économiques entreprises par l’Egypte de “réalistes et efficaces”, soulignant que les indices économiques égyptiens sont prometteurs et prévoyant la croissance des échanges commerciaux entre les deux pays, avec la décrue de la pandémie du coronavirus.
Faits et chiffres
- 165 sociétés françaises opèrent en Egypte.
- 5 milliards d’euros d’investissements.
- 38 000 emplois créés dans diverses activités économiques, entre autres les matériaux de construction, les médicaments, l’hôtellerie et les banques.
- 3 milliards de dollars en 2020, le volume du commerce entre l’Egypte et la France, selon les données officielles, soit une hausse de 20% par rapport à 2019.
- Les réserves égyptiennes en devises s’élèvent à 40,85 milliards de dollars, selon les données de la Banque Centrale.
- Fitch a maintenu à B+ la note de l’Egypte, avec une performance économique puissante.
- Taux de croissance prévu à la hausse entre 5,5 et 7%.
- Moody’s a maintenu à B2 la note créancière de l’Egypte, louant une capacité compétitive au niveau des exportations.
- Les exportations égyptiennes vers la France comprennent entre autres, les engrais, les produits chimiques et organiques, les huiles aromatiques et parfumées, les légumes, les fruits, l’aluminium et le verre.
L’ambassadeur d’Egypte en France dans des déclarations à « Al-Yom al-Sabie »
France : Le Caire fait l’équilibre du Moyen-Orient
– Démarches françaises pour un imminent règlement du dossier du barrage de la Renaissance
L’Egypte et la France convergent sur l’importance de la tenue des élections libyennes le 24 décembre comme prévu, ainsi que sur la nécessité du départ de toutes les forces étrangères, des combattants et des mercenaires, pour pouvoir unifier l’institution militaire et parvenir au règlement politique qui réalise les revendications du peuple, a affirmé l’ambassadeur d’Egypte à Paris, S.E. Alaa Youssef, dans des déclarations à Mohamed Al-Galy, directeur de rédaction du journal d’Al-Yom al- Sabie, en marge de la visite du Président Abdel Fattah Al-Sissi à Paris, pour prendre part à la conférence internationale sur la Libye.
L’Egypte et la France maintiennent des relations solides et profondes, qui connaissent à présent un net essor sur tous les plans politique, économique et militaire.
Les visites échangées entre les leaders, ministres et hauts responsables des deux pays, ne font que raffermir l’intérêt mutuel à suivre de près la coopération bilatérale, a-t-il dit, évoquant à cet effet, la dernière visite du chef du gouvernement, Dr Moustafa Madbouli à Paris. L’ambassadeur d’Egypte a évoqué la signature d’un mémorandum d’entente pour renforcer la coopération dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il a également évoqué la visite au Caire du ministre français des Finances et de l’Economie, Bruno Le Maire, et qui a témoigné de la signature du plus grand financement présenté par la France à un pays dans le monde, pour soutenir les projets de développement en Egypte.
Au niveau de la coopération militaire, le diplomate égyptien a souligné que la coopération à ce niveau entre Le Caire et Paris remonte aux années 80. “Cette coopération militaire est la locomotive des relations bilatérales entre les deux pays et un des axes principaux sur lesquels sont basés les liens égypto-français”, a-t-il dit.
Il a indiqué que Paris est parmi les partenaires principaux avec lesquels l’Egypte traite dans le domaine de l’armement au cours des dernières années, donnant à cet effet l’exemple des accords sur l’achat des avions Rafale.
En ce qui concerne l’évaluation par la France des programmes de l’Etat égyptien pour la protection sociale, ainsi que les initiatives présidentielles pour le réaménagement des zones à haut risque, l’ambassadeur Alaa Youssef a noté qu’il existe des consultations continues entre l’Egypte et la France autour de ces dossiers qui sont aussi liés aux droits de l’Homme. “La franchise et la transparence régissent toujours le dialogue entre les deux pays. Nous expliquons la réalité de la situation en Egypte et au Moyen-Orient et nous tenons toujours à mener un dialogue ouvert qui fait la lumière sur la vraie image de la situation en Egypte et l’évolution qu’elle connaît’, a affirmé l’ambassadeur, indiquant que les responsables français sont fascinés par la renaissance urbaine que connaît l’Egypte.
“La France considère l’Egypte comme un partenaire important et axial au Moyen-Orient.
Le Caire fait l’équilibre de cette région”, a dit l’ambassadeur Alaa Youssef, avant de conclure que les autorités françaises saisissent bien l’importance et l’ampleur du dossier du Barrage de la Renaissance et cherchent donc à réaliser un imminent règlement de ce dossier qui touche la vie du peuple égyptien.