Janvier est le mois des fêtes et le début d’une année et probablement d’un nouveau chapitre ! Le 1er janvier constitue un nouveau challenge dans la vie de chacun d’entre nous. En même temps, les Egyptiens orthodoxes et protestants y célèbrent le Noël copte le 7 janvier – fête de la Nativité du Christ.
Des célébrations qui commencent à partir du 6 janvier dans la soirée. Ce même jour, les Catholiques d’Egypte fêtent l’Epiphanie. Puis, le 19 janvier les orthodoxes et protestants célèbrent l’Epiphanie. Janvier est vraiment le mois des fêtes, des joies, des repas conviviaux et copieux, des invitations, des soirées au pied du sapin de Noël. L’année 2022 – en dépit du coronavirus et des nouveaux variants – est surtout marquée par une soif de vivre. Au seuil d’une nouvelle année, qui parmi nous ne souhaite pas voir ses rêves se réaliser ?!
Nouvel An… moment de convivialité
Par Ghada Choucri
Considéré comme un point pivot entre deux années d’un calendrier, le Jour de l’An est souvent associé à la notion de renouveau et est donc généralement fêté entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps. Un moment où l’on repense le passé et aspire au futur. En Egypte, certains confondent les célébrations de Noël et du Nouvel An, vu que les deux occasions se suivent étroitement. De nos jours, on trouve de plus en plus de places dans différentes villes se préparer pour la nouvelle année avec des décorations inédites qui ajoutent une ambiance conviviale et joviale aux quartiers. La jeune génération se taille la part du lion des fans de ces décorations en partageant les photos des places et rues décorées sur les réseaux sociaux. Noël est souvent fêté en famille, tandis que le Nouvel An est le temps des amis. Compter les dernières secondes de l’année et souffler les bougies de la nouvelle année est un moment agréable à partager avec les amis plutôt que la famille. C’est ainsi que le Nouvel An est célébré aux différents restaurants, salles de concert, ou parfois même chez un ami. Les lumières, la musique, la danse, figurent comme des points communs des célébrations du Nouvel An. Cependant, il existe certains rituels liés aux célébrations de la nouvelle année, qu’on ne trouve pas forcément partout comme le bain du Nouvel An. Il s’agit d’une tradition que l’on retrouve dans de nombreux pays du monde. La pratique se fait aussi bien en eau froide ou glaciale (dans les pays du nord) qu’en eau tempérée. Dans les Antilles, se pratique le “bain démarré” qui a pour objectif de se ressourcer et de se débarrasser des éléments négatifs de l’année écoulée. Toutefois, le Nouvel An est l’occasion de souhaiter les meilleures choses possibles pour l’année à venir aux gens de son entourage, tout en restant positif en pensant que la nouvelle année nous apporte bonheur et prospérité.
A Noël les cultures se mélangent
Par Alia Abu El-Ezz
Noël, cette fête religieuse est célébrée de manière très particulière en Egypte où vit la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Cette particularité se manifeste dans un certain nombre de rites propres aux Coptes d’Egypte. Contrairement au reste du monde, Noël est célébré avec un camion plein d’enthousiasme et d’excitation le 7 janvier. Les Coptes d’Egypte fêtent Noël de façon religieuse, et les musulmans prennent part aux différentes festivités. C’est une période où tous les Égyptiens font la fête quelles que soient leur culture ou religion. On retrouve donc un mélange important entre religion et tradition.
Ce n’est pas seulement le sapin qui est un palmier, les cultures se mélangent et les rues sont décorées. Avant de faire la fête, les Coptes font un jeûne de 43 jours durant lequel ils ne mangent ni viande ni produits laitiers (cumul du jeûne de 40 jours de Moïse et du jeûne de 3 jours instauré par le Pape Abram Ibn Zaraa de Syrie). Pendant ce jeûne, les Coptes organisent des soirées et des veillées dans toutes les églises et tous les monastères coptes pour chanter des cantiques et des psalmodies. Durant les 4 dimanches avant Noël, les Coptes lisent les évangiles, les 43 jours de jeûne prennent fin à Noël (le 6 janvier) et les Coptes organisent dès lors de grands festins et des concerts auxquels sont mêlés les différentes populations du pays.
Au petit matin du 7 janvier, les enfants égyptiens reçoivent les différents cadeaux. Pendant ce jour férié, les familles se rendent à l’église, visitent proches et parents et préparent des repas à base de riz, d’ail, de viande et de pain. Une ambiance de fête s’empare alors des quartiers coptes d’Alexandrie et du Vieux Caire. Même si Noël est célébré le 7 janvier en Egypte, les églises sont bien décorées le 25 décembre avec des arbres de Noël magnifiquement ornés, des rubans colorés, une couronne fraîche et d’adorables mangeoires. L’ambiance festive ne se limite pas au Nouvel An mais se poursuit une semaine après jusqu’au 7 janvier, date à laquelle les Egyptiens célèbrent le Noël copte. Les foyers sont ornés selon la tradition : les couleurs les plus fréquentes sont le vert qui symbolise le pin, le blanc et le bleu l’hiver, le rouge le cœur et l’or et l’argent la lumière ; les crèches sont montées, les portes des maisons et les murs sont garnis de couronnes de sapin sans oublier les sapins de Noël qui sont décorés par les guirlandes, les boules de Noël et des LED. L’on dit que le sapin est inspiré de l’Orient, du palmier égyptien à douze branches, chacune représentant chaque mois de l’année.
Lorsque cette tradition fut exportée en Europe, il fut décidé d’utiliser des sapins – qui ont la forme de la pyramide égyptienne – et de les décorer comme le furent les pyramides, dans le solstice d’hiver, en l’honneur de Saturne. La messe de Noël est célébrée, dans la nuit du six janvier, dès le crépuscule jusqu’à minuit.
La plus grande messe est tenue à la Cathédrale de Saint-Marc, du nom de l’évangéliste qui a introduit le christianisme en Egypte, et conduite par le chef de la communauté copte orthodoxe, le Pape Tawadros II qui y siège dans le quartier d’Abbassiya au Caire. La messe est également célébrée dans les églises qui sont placées, selon les Ecritures, sur le chemin emprunté par la Sainte-Famille.
Verdâtre est la couleur locale de l’Epiphanie !
Par Dr Nesrine Choucri
Si en Occident, ce jour est célébré le 6 janvier, en Egypte, l’Eglise copte orthodoxe le fête deux semaines plus tard. A la place de la galette des rois, fameuse tradition française, les Egyptiens préparent un plat copieux complet. L’Epiphanie est l’une des Sept fêtes majeures de l’Eglise orthodoxe égyptienne et elle est célébrée le 11 Touba, mois du calendrier copte. Beaucoup d’Eglises célébraient la fête de la Nativité du Christ et Son baptême le même jour, jusqu’à ce qu’à la fin du 4ème siècle, lorsqu’une décision a été prise pour célébrer ces fêtes séparément.
La fête de l’Epiphanie a toujours été d’une extrême importance pour l’Eglise, en particulier en Egypte, car c’était le jour où le patriarche d’Alexandrie annonçait les dates du Grand Carême, de la Semaine Sainte (Pâques), et de la fête de la Résurrection, que toutes les églises du monde suivaient.
En ce jour, le Christ a été baptisé dans le Jourdain par JeanBaptiste, non pas pour le repentir, comme le reste du monde, mais plutôt au nom et pour le bien de l’humanité. On y cuisine les fameux topinambours à l’égyptienne, tradition millénaire à laquelle les Coptes tiennent fortement ! Il est de tradition que, ce jour-là, toutes les familles orthodoxes mangent, pour le déjeuner, une recette toute particulière de topinambour. En Egypte on les coupe en dés assez épais, ensuite on les cuits dans un bouillon de viande, et à côté de ça on prépare un mélange d’oseille, d’oignon, de sel et de poivre, après la cuisson des topinambours on verse ce mélange de verdure dans le bouillon même.
Les dés de topinambours sont ainsi imprégnés de couleur verte foncée. Un plat délicieux qui est suivi de morceaux de canne à sucre dégusté en famille. Musulmans et chrétiens consomment les mêmes plats durant cette période de l’année. Et tous échangent les recettes de topinambours qu’ils soient à la sauce verte ou rouge.