Janvier est le mois des grands froids, mais la saison est bien chalereuse grâce aux fêtes et à la convivialité des amis et des proches. Célébrons Noël et les beaux jours de janvier avec un brin d’optimisme et d’amour. Que l’année 2023 nous apporte amour et joie!

Autour du monde en photos au nouvel an

Par : Soha Gaafar

Le monde entier a célébré dimanche dernier le passage à 2023, laissant derrière eux une année mouvementée. L’adieu à 2022 a offert à beaucoup une occasion festive sans pareil.

Noël, une brise de gaieté au goût égyptien

Par Marwa Mourad

Les rues, les centres commerciaux, les restaurants et les hôtels sont illuminés et décorés aux couleurs de Noël, des sapins trônent aux portes des banques et des compagnies, soufflant une brise de gaieté qui vient réchauffer l’ambiance hivernale dans laquelle baigne le pays au mois le plus froid de l’année, c’est un moment où l’on peut découvrir l’Egypte sous l’un de ses aspects les plus enchanteurs. C’est le 7 janvier qui a été décrété jour férié en Egypte.

Commémorant la nativité du Christ, Noël est la deuxième plus grande fête célébrée par les Chrétiens du monde, après les Pâques. Il immortalise cet évènement crucial pour l’humanité qui a divisé l’histoire en deux étapes distinctes : avant et après Jésus-Christ.

Cette fête religieuse est célébrée de manière très particulière en Egypte. Elle se fait sentir un mois à l’avance, ses chants sont joués un peu partout et le décor des plateaux des différents programmes à la TV est modulé au gré de la fête.

Les coptes se mettent au jeûne pendant 43 jours, à partir du 25 novembre jusqu’au 6 janvier – rite appelé l’Avent- et s’abstiennent de consommer les produits laitiers, la viande et le poulet ainsi que leurs dérivés qu’ils compensent par les légumineuses et le poisson, cuisinés à l’huile si nécessaire. Pendant cette période, il n’est pas possible de contracter un acte de mariage qui est reporté après la rupture du carême. Le jeûne est rompu après la messe de Noël en famille ; tous genres de plats sont à l’honneur mais surtout le poulet, la dinde et la viande.

Des pâtisseries spécifiques sont confectionnées en famille, appelées « kahk » et « petits-fours » dont une partie est offerte aux voisins pour partager l’ambiance festive. Autre préparatif : l’achat de nouveaux habits et des cadeaux qui sont échangés entre les membres de la famille.

Les foyers sont ornés selon la tradition : les couleurs les plus fréquentes sont le vert qui symbolise le pin, le blanc et le bleu l’hiver, le rouge le cœur et l’or et l’argent pour la lumière ; les crèches sont montées, les portes des maisons et les murs sont garnis de couronnes de sapin sans oublier les sapins de Noël qui sont décorés par les guirlandes, les boules de Noël et des LED. L’on dit que le sapin est inspiré de l’Orient, du palmier égyptien à douze branches, chacune représentant chaque mois de l’année. Lorsque cette tradition fut importée en Europe, il fut décidé d’utiliser des sapins – qui ont la forme de la pyramide égyptienne- et de les décorer comme le fut les pyramides, dans le solstice d’hiver, en l’honneur de Saturne.

La messe de Noël est célébrée, dans la nuit du six janvier, dès le crépuscule jusqu’à minuit. La plus grande messe est tenue à la Cathédrale Saint-Marc, du nom de l’évangéliste qui a introduit le christianisme en Egypte, et conduite par le chef de la communauté copte orthodoxe, le pape Tawadros II.

La fête dure un seul jour. Des réunions et des sorties en famille ou entre amis sont organisées. Ici, Noël est également une fête culturelle et traditionnelle ; il est vrai que les musulmans ne participent pas à la messe mais ils prennent part aux festivités à leur manière. Ils se procurent un sapin et le décorent, partageant ainsi la joie de leurs compatriotes. Cela donne à Noël une atmosphère différente de celle d’Europe.

Du topinambour vert mieux qu’un dessert

Par Dr Nesrine Choucri

Si en Occident, l’Epiphanie est célébrée le 6 janvier, en Egypte, l’Eglise copte orthodoxe la fête deux semaines plus tard. A la place de la galette des rois fameuse tradition française, les Egyptiens préparent un plat copieux complet. L’Epiphanie est l’une des Sept fêtes majeures de l’Eglise orthodoxe égyptienne et elle est célébrée le 11 Touba, mois du calendrier copte. Beaucoup d’Eglises célébraient la fête de la Nativité de Jésus et son baptême le même jour, jusqu’à ce qu’à la fin du 4ème siècle, une décision ait été prise pour célébrer ces fêtes séparément. La fête de l’Epiphanie a toujours été d’une extrême importance pour l’Eglise, en particulier en Egypte, car c’était le jour où le patriarche d’Alexandrie annonçait les dates du Grand Carême, de la Semaine Sainte (Pâques), et de la fête de la Résurrection, que toutes les églises du monde suivaient. En ce jour, le Christ a été baptisé dans le Jourdain par Jean-Baptiste, non pas pour le repentir, comme le reste du monde, mais plutôt au nom et pour le bien de l’humanité. On y cuisine les fameux topinambours à l’Egyptienne, tradition millénaires à laquelle les Coptes tiennent fortement ! Il est de tradition que, ce jour-là, toutes les familles orthodoxes mangent, pour le déjeuner, une recette toute particulière de topinambour. En Egypte on les coupe en dés assez épais, ensuite on les cuits dans un bouillon de viande, et à côté de cela, on prépare un mélange d’oseille, d’oignon, de sel et de poivre, après la cuisson des topinambours, on verse ce mélange de verdure dans le bouillon même. Les dés de topinambours sont ainsi imprégnés de couleur verte foncée. Un plat délicieux qui est suivi de morceaux de canne à sucre dégustés en famille.

Or, musulmans comme chrétiens, tout le monde se livre au plat de topinambours durant cette saison. C’est la meilleure et unique période de l’année pour les déguster joyeusement. Et, n’oubliez pas le fameux riz égyptien mijoté à petit feu ou encore servi au goût du beurre. Ne manquez cette dégustation très particulière. En plus d’être jovial, ce plat permet de vaincre le froid de Touba, le mois copte le plus redoutable vu le froid. Si les Occidentaux optent pour un goût sucré, les Egyptiens eux-mêmes combinent des produits locaux entre salé et sucré.