Réunir le savoir universel en un seul lieu : voilà le défi de la magnifique bibliothèque d’Alexandrie, centre culturel situé sur les rives de la Méditerranée dans la ville d’Alexandrie. Célèbre bibliothèque antique détruite par les ravages du temps, les travaux de réhabilitation initiés par l’UNESCO aboutirent en 2002. La bibliothèque est classée première bibliothèque numérique du 21ème siècle et contient aujourd’hui plus de huit millions de livres. L’inauguration de la Bibliothèque d’Alexandrie s’est déroulée le 16 octobre. L’édifice, de taille pharaonique, se place dans la continuité entre le passé et l’avenir, entre l’ouvrage antique et la réalisation hautement technologique. Cette renaissance est le fruit d’un projet conjoint entre l’Unesco et l’Égypte. Dès 2003, l’institution a été inscrite dans la liste indicative du patrimoine culturel de l’Unesco et proposée à l’inscription au patrimoine mondial. L’actuelle Bibliothèque d’Alexandrie est l’héritière spirituelle de l’établissement fondé vers 288 av. J.-C. C
Histoire d’une merveille du Monde
Un événement réel, puisqu’il réalise un rêve ancien : celui d’enfermer le savoir universel en un seul lieu, autrefois une tâche difficile mais aujourd’hui réalisable grâce aux nouvelles technologies qui permettent l’acquisition au format numérique de textes anciens, de manuscrits et palimpsestes sans les retirer de leurs lieux d’appartenance. La nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie est donc « virtuelle » dans sa collection d’antiquités, tandis que les livres les plus récents sont réels et tangibles, et sont mis à disposition par les différents pays, soit 800 000 volumes, un peu plus de 700 papyrus conservés dans l’ancienne structure. Un complexe de 600 ordinateurs à l’intérieur permettra aux étudiants et universitaires de consulter en ligne le patrimoine littéraire de la nouvelle bibliothèque. L’idée de la résurrection de la bibliothèque d’Alexandrie venant originellement d’un professeur de la faculté de lettres de l’Université d’Alexandrie, le docteur Mostafa al-Abbadi, en 1972, a été concrétisée, dix-sept ans plus tard, par le concours international d’architecture lancé par l’État égyptien, en collaboration avec l’Unesco. C’est le cabinet norvégien Snøhetta qui remporte la palme, parmi les 554 candidats en lice. Sa grandeur est également due à la libération de ses savants du tabou de la politique, de la religion, du sexe, de la race et de la discrimination.