La darbouka est utilisée dans certains pays pour chasser les mauvais esprits de la maison. En réalité, quand on frappe dessus, le sourire se trace sur nos visages et on relâche toute la tension qui existe dans notre corps et nos esprits. Et voilà, on a chassé les mauvais esprits et l’énergie positive est la bienvenue. On appelle la musique de la « darbouka » le « Hand dancing », puisqu’on utilise nos mains pour jouer. D’ailleurs, cette musique n’est pas loin de notre quotidien, car l’être humain naît avec son propre rythme, à savoir le battement de son coeur.
En effet, deux instruments de musique sont dénommés Tabla dans l’univers des percussions, à savoir le Tabla indien et le Tabla égyptien qui est aussi appelé « Darbouka ». Les écoles de musique se sont répandues et les cours de darbouka se sont multipliés. On a constaté une participation remarquable des femmes pour apprendre cet instrument qui fait répandre la gaieté et le bonheur dans nos esprits. Le Progrès Egyptien a rencontré des experts dans le monde musical de la darbouka pour avoir plus de détails. Reportage.
Hany Bedir, le maître de la darbouka
Hany Bedir, un musicien pas comme les autres. Sa passion pour la musique n’a pas de limite. Il a commencé sa riche carrière dès l’âge de 16 ans, où il a, par hasard, participé à une cérémonie organisée à son école. Bedir est devenu après 30 ans d’expérience, un remarquable enseignant des percussions spécialiste de deux instruments : la darbouka et le riqq. Il a donné plusieurs concerts avec des groupes de musique tels que « Nagham masry », « Eftekasat », « Yéhia Ghanam », et avec les illustres musiciens Omar Khaïrat et Ziad Rahbani. Bedir a commencé à enseigner la musique depuis 20 ans. Il enseigne à l’Institut de musique arabe, à l’Université américaine du Caire, à la Bibliotheca Alexandrina et à Beit El-Oud avec le musicien irakien Nosseir Chamaa. Ses étudiants sont de différentes nationalités mais le début était avec les Américains qui ont beaucoup apprécié cette musique orientale.
Cours de “dom dom tac tac”
Bedir raconte qu’avant chaque cours, il pose la question à ses étudiants : pourquoi avez-vous décidé d’apprendre la darbouka ? « Certains répondent qu’ils ont opté pour les cours de darbouka parce qu’ils sont de mauvaise humeur ou qu’ils ont des difficultés au travail et cherchent donc à avoir de l’énergie positive dans leur vie ». Le jeune musicien explique que ses élèves se répartissent en trois catégories. La première catégorie est composée d’étudiants d e s instituts ou des facultés de musique qui cherchent à améliorer leur niveau. La deuxième catégorie comprend ceux qui souhaitent faire de la musique leur métier, et ces deux catégories ne sont pas nombreuses. Quant à la troisième, c’est un passe temps pour eux, donc une sorte de loisir et de divertissement. « Avec chaque catégorie, la façon d’enseigner diffère. » « J’entraîne une jeune fille qui adoptera la danse comme méditation thérapeutique. C’est la dansethérapie qui est une méthode de soin qui utilise la danse comme un moyen. Elle veut connaître tous les sons de la darbouka et comment sont-ils variés. Cette jeune fille doit s’entraîner deux ans au moins pour être professionnelle», renchérit-il. Pour ceux qui cherchent à se divertir avec la darbouka, ils apprennent comment dégager différents sons, comment suivre le rythme, bien sûr ça prend du temps, mais l’énergie positive les envahit à la fin. Selon Bedir, la majorité de ses étudiants sont des jeunes dames, et elles sont les plus talentueuses mais ceux qui poursuivent des carrières sont des jeunes hommes. « Il n’existe pas de limite d’âge dans mes cours : il y a des enfants de 7 ou 8 ans et il y a également des hommes de plus de 60 ans. Faire apprendre la darbouka aux enfants est une tâche un peu difficile, car leurs priorités est de jouer et pas d’apprendre la musique», ajoute-t-il.
Mohamed : La fabrication de la darbouka résiste au temps
La famille de Mohamed Moustafa est dans le domaine de la musique depuis 1948. Son magasin est connu dans la rue Mohamed Ali, rue de la musique et des musiciens. Mohamed explique que normalement, la darbouka est fabriquée avec deux matières : La première est de la terre crue et elle est couverte de la couche d’un genre de poisson (rare à trouver). Cette couche est de couleur noire mais lorsque l’on frappe dessus, sa couleur devient transparente. Parfois, elle est décorée par des coquilles, mais cette sorte de derbouka coûte très cher. Ce sont les derboukeurs professionnels qui l’achètent parce qu’elle produit des sons particuliers dont ils ont besoin. Et avant de l’utiliser, elle doit être réchauffée pour obtenir le son particulier. Depuis 25 ans, la fabrication de la darbouka a subi des modifications, elle est fabriquée d’un alliage d’aluminium, dont la surface est en plastique. Selon Mohamed, les ouvriers peuvent fabriquer 500 darboukas dans une semaine. Dès le début du Coronavirus, le marché a été affecté. Mais maintenant les choses commencent à reprendre leurs cours normal.
El-Chahawy : 90% de ceux qui apprennent la darbouka sont des femmes !
Gihane El-Chahawy est la propriétaire d’une école de musique à Cheikh Zayed. Elle et sa famille gèrent cette école depuis 2013, à cause de leurs passions pour la musique. Son slogan : la musique est pour tout le monde. « Nous enseignons tous les genres de musique. Les cours de darbouka font partie des cours dispensés à l’école. Il n’y a pas de limite d’âge pour l’admission, on accueille toutes les catégories d’âge : enfants, adolescents, adultes pour les formations loisirs. », explique Mme Gihane. « Concernant les cours de darbouka, 90% des étudiants sont des femmes de divers âges. Elles suivent les cours, pour le plaisir de jouer de la musique ainsi que pour avoir l’énergie positive dans leur vie. En Egypte, la darbouka est liée aux cérémonies de mariage et aux moments pleins de gaieté. Le son produit par cet instrument de percussion nous procure de la joie », souligne-t-elle.