« Le Nil est le plus noble de ceux que la nature étale aux yeux de l’homme », une citation faite par le philosophe Sénèque. Il n’est pas le seul à décrire le Nil. Hérodote, lui aussi, a dit un jour que l’Égypte est le don du Nil. A l’époque, l’ancien égyptien a sacré le Nil, y a mis des barrages, creusé des canaux, conçu tout autour des temples, des villages et des villes. Il le divinisait et l’a fait dieu : Hâpy.
Chaque année, on célèbre la « Fidèle au Nil », une fête dédiée uniquement au Nil ! Celui-ci était si cher que l’Ancien Égyptien avait l’habitude de sacrifier de jolies filles dans le Nil. Il croyait que jeter une belle fille dans la rivière leur apporterait une bonne récolte. Il semble que cette tradition est liée aussi avec les offrandes présentées aux dieux, et Hâpy était le dieu du Nil dans la mythologie égyptienne. Il est souvent représenté par un homme ayant de larges hanches et de gros seins, symbole de fertilité, combinant les qualités de l’homme et de la femme. Il portait sur sa tête des tiges de papyrus, symbole de la Basse-Égypte et de lotus, symbole de la Haute-Égypte.
Selon la légende, Hâpy vivait dans deux endroits cachés. Le premier se situait sous la première cataracte du Nil, c’est là où il versait le contenu de deux jarres pour faire monter les eaux de la Haute-Égypte. L’autre lieu était situé en Basse-Égypte près de Memphis. Ce lieu a approvisionné le delta en eau féconde. Hâpy n’avait ni temples ni prêtres à son service parce qu’il était vénéré partout avec le crocodile Sobek, le belier Khnoum, la grenouille Haqt et l’eau éternelle Noun.
Concernant la fête de la fidélité au Nil. Cette tradition a commencé en 4241 av. J. C. Ils avaient l’habitude de commencer la nouvelle année selon le premier calendrier au monde, le calendrier nilotique qui précède le calendrier solaire et lunaire. Elle est célébrée par les Égyptiens comme un jour férié annuel pendant deux semaines à partir du 15 août, connu sous le nom de « Wafaa El-Nil ». Aussi, on célébrait la fête de la goutte qui est créée par la larme d’Isis versée pour son époux Osiris. On pensait que le Nil venait du versement de ses larmes. Puis, ils attendaient jusqu’à la décoloration de l’eau en rouge en raison du limon, et ce durant la seconde moitié d’Août et que la hauteur de son eau atteigne seize bras, ce qui est suffisant pour la sécurité hydraulique.
Selon la tradition, l’ancien égyptien pensait que Hâpy contrôlait les crues. La crue annuelle du Nil était parfois marquée par l’arrivée de sa divinité. Comme cette crue fournissait un sol fertile dans une région qui était autrement désertique, et par conséquent Hâpy symbolisait la fertilité.
A l’époque, l’eau était mesurée par des mesurages portables se composant d’une tige graduée qui était conservée dans le temple ou une échelle de pierre numérotée placée à côté du temple appelée Nilomètre.
D’ailleurs, cette fête fut aussi célébrée à l’ère islamique avec des rituels conformes à l’Islam. Lorsque le niveau du Nil à l’époque abbasside dépassait les 165 bras, des célébrations spéciales étaient organisées. Et à l’ère fatimide, les cheikhs se réunissaient à côté de la mosquée du Nilomètre à el-Roda pour achever la lecture du Coran et le lendemain matin, le Calife montait à dos d’âne pour announcer le début de la fête. Des festivities grandioses avaient lieu dans le pays et la célébration a continué aux époques ayyoubide et mamelouke. L’historien Ben Ayas à l’époque mamelouke relate comment la Dahabiya (vaisseau) du Sultan sortait de Boulac, ornée de fleurs et de drapeaux et comment elle était reçue par les princes au rythme des tambours. Et cette festivité a continué jusqu’à récemment, elle est célébrée à la seconde moitié d’Août.
Aujourd’hui, les festivités consistent en des compétitions pour les enfants, des lectures de poèmes, des concerts et des conférences autour des thèmes de la santé et de la pollution.