Par Dr Samir Farag
Al-Akhbar
“La leçon indienne” est le terme donné par l’Occident à ce qui s’est passé en Inde, ce pays qui a obtenu son indépendance en 1947, après des décennies d’épuisement de ses ressources par le colon britannique, qui a laissé 95% de sa population souffrir de la pauvreté, de la maladie, de l’ignorance et du chômage, et ce furent ses premiers combats. Quant au second, c’est sa bataille avec le Pakistan, son ennemi juré, qu’il a confronté et a perdu plus d’un million de citoyens, lors de sa fameuse guerre.
Soudain, le géant indien s’est élevé, devenant la cinquième puissance économique mondiale et la quatrième puissance militaire, après l’Amérique, la Russie et la Chine.
Bien que l’Inde soit le deuxième plus grand pays du monde, après la Chine, en termes de population, s’élevant à 1,4 milliard d’habitants, elle considère ses ressources humaines comme une richesse et les transforme en énergie productive, ce qui lui a valu le respect et l’appréciation du monde.
Les relations égypto-indiennes avaient commencé en 1961, avec la création du Mouvement des non-alignés, annoncée par le Président Abdel Nasser en 1955, lors de la conférence de Bandung. Le Président Abdel Fattah Al-Sissi a ravivé les relations pour leur redonner leur lustre d’antan, notamment à la lumière des grands changements auxquels le monde assiste, à la suite des événements de la guerre russo-ukrainienne.
Le moment de la visite était conforme aux réformes globales auxquelles le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait assister, en incluant de nouveaux pouvoirs dans la formation de ses membres permanents, l’Égypte étant considérée comme le candidat le plus fort pour un siège permanent sur le continent africain. Tandis que l’Inde est le candidat le plus fort pour le continent asiatique. La visite a abouti à un accord visant à porter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays à 12 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, afin que les relations économiques prennent la place qu’elles méritent, sur la base d’expériences mutuelles dans les domaines du textile, du prêt-à-porter, énergie, pétrochimie, technologies de l’information, préparations médicales, etc…
Les relations militaires verront également la coopération dans le domaine des industries militaires, qui a commencé dans les années cinquante du siècle dernier, comme la première coopération militaire avec l’Inde, dans l’usine d’avions de Helwan, pour produire l’avion “Cairo 300”, ce projet qui a été stoppé, comme conséquence de la guerre de 1967. Ainsi, cette visite historique a prouvé la sagesse dans la sélection des partenaires stratégiques, et devrait être un nouveau départ pour les relations égypto-indiennes, d’une manière qui réalise les intérêts communs des deux pays.