La médecine dans l’Egypte antique se réfère à la pratique courante de la médecine dans l’Egypte de 4 000 av. J.C. jusqu’à l’invasion Perse de -525. Les connaissances sur la médecine en Egypte antique proviennent de papyrus, de récits de savants grecs et romains, de bas-reliefs, d’ostraca.
D’après Hérodote :
“En Egypte, chaque médecin ne soigne qu’une seule maladie. Aussi sont-ils légion : il y en a pour les yeux, d’autres pour la tête, les dents, le ventre, et même les maladies non localisées”.
L’exercice de la médecine égyptienne s’étend sur plus de cinq mille ans. Dès la fin du quatrième millénaire, l’Egypte ( la vallée du Nil, son delta et les déserts qui la bordent de part et d’autre) réalise son unité de peuplement, de langue et son unité politique (à l’exception de quelques périodes de scission entre le Nord et le Sud), sous l’autorité d’un souverain absolu. Il en est de même pour l’écriture hiéroglyphique qui suit une évolution constante, ce qui permet à l’historien d’interpréter les documents en sa possession à chaque étape.
L’Egypte pharaonique a transmis des manuscrits sur cuir ou sur papyrus, des peintures ainsi que des objets. Ces documents sont pour l’essentiel des livres de pratique médicale auxquels les médecins se référaient, et ne sont pas des traités théoriques. Il existe à ce jour une quinzaine d’écrits médicaux, tous écrits en hiératique (du grec hiéros: sacré), les plus connus étant, par ordre d’importance:
1/ Papyrus d’Ebers, conservé à Leipzig, daté de 1.550 avant J.-C., il comporte en réalité des passages recopiés remontant au début du troisième millénaire av. J.-C. (2670-2160); Après les trois formules magiques de protection du médecin, “commence le livre relatif à la préparation des médicaments pour toutes les parties du corps.Il vient probablement de la bibliothèque d’une école de médecine. C’est le plus ancien des traités scientifiques connus. Livre médical modèle, il contient des notions d’anatomie, un exposé de cas pathologiques et les traitements correspondants, ainsi que sept cents recettes de médicaments
2/ Papyrus Hearst Californie, daté d’environ 1500 av. J.-C.
3/ Papyrus médical de Berlin de Heinrich Brugsch daté de la XIX ème dynastie
4/ Papyrus médical de Kahun est daté de la XII ème dynastie soit 1.850 ans av. J.-CIl s’agit d’un précis de gynécologie et mentionne une maladie “qui dévore les tissus”, le cancer.
5/ Fragments de papyrus médicaux: - Papyrus Chester Beatty n°VI, écrit vers 1300 av. J.-C. - Papyrus Rubensohn - Papyrus Louvre E 4864 verso - Papyrus Carlsberg VIII, daté de 1200 av. J.-C. - Papyrus du Ramesseum (III à V) - Papyrus Leyde I 343 + I 345 - Papyrus de Berlin 3027 de Heinrich Brugsch daté de la XIX ème dynastie - Papyrus de Turin 31+77 6/ Papyrus médical de Londres, daté de 1350 av. J.-C. 7/ Papyrus médical d’Edwin Smith conservé à New-York, daté de 1.550 av. J.-C. (XVIII ème dynastie) Ce rouleau de 4,50 m de longueur est un traité de pathologie interne et de chirurgie osseuse. Il recense quarante-huit cas de blessures et de lésions, et les thérapeutiques correspondantes. 8/ Papyrus Brooklyn n° 47.218.48 et 85, datant de la XXX ème dynastie (380-330 av. J.-C.) 9/ Papyrus de Chassinat, daté du IX siècle ap. J.-C. Ces papyrus et quelques autres documents ont concouru à la transmission du savoir de génération en génération. Les “maisons de vie” étaient des établissement dans lesquels travaillaient des copistes capables de déchiffrer et de transcrire des textes plus anciens, sur les papyrus qui sont parvenus jusqu’à nous.
Le concept de maladie est différent :
En Egypte antique, on ne meurt pas en bonne santé, la maladie est la manifestation corporelle de la prise de possession du corps du patient, œuvre d’agents surnaturels (ennemi disposant d’une puissance magique, défunt mécontent, divinité fâchée, etc.), l’enveloppe corporelle est un élément nécessaire pour accéder à la vie éternelle, et sa destruction interdirait de l’espérer (la pire situation pour un ancien égyptien était d’avoir son corps brulé, car le corps était alors perdu).
N.B. Il existe une hypothèse sur l’origine des connaissances médicales égyptiennes antiques, qui voudrait que ce soit une « copie » de la médecine mésopotamienne, ce à quoi il est fait réponse que le développement de la civilisation mésopotamienne est postérieur à celui de l’Égypte. Cette polémique est hors sujet et ne peut pas participer à l’objet de cet article encyclopédique.
En Egypte un médecin généraliste était supérieur en grade à un spécialiste qui lui ne connaissait qu’une partie du corps humain. Alors qu’un généraliste était capable de trouver toutes les pathologies.
Durant les études de médecine, qui durait 5 ans, le médecin apprenait d’abord la pharmacie, la préparation des remèdes puis faisait office de vétérinaire dans les temples, seulement après ce cursus il était admis à l’école de médecine.
La base de leur science était le texte du « secret du médecin » et était connu de tous les praticiens, il est dit dans ce texte entre autres choses que tous les vaisseaux visibles et invisibles et qui vont à tout organe partent du coeur, c’est pourquoi le « coeur parle à tout le corps ».
Les canaux véhiculent les énergies essentielles à tous le corps, il faut veiller à la pureté des vaisseaux. Quand la maladie survient , le médecin peut poser 3 sortes de diagnostic : -maladie que je connais et que je sais traiter, -maladie avec laquelle je me battrai -maladie contre laquelle je ne peux rien
Quelques recettes médicamenteuses
L’écorce de saule qui contient la matière première de notre aspirine, était utilisée en décoction contre les fièvres et les douleurs.
Le venin de vipère à corne, dont la morsure est mortelle, servait comme ingrédient de base pour lutter contre les hémorragies, les troubles nerveux et les maladies cardiaques.
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La base de nombreux remèdes était le persil, le romarin, la sauge, le cumin, la menthe. Toutes ces plantes étaient séchées au soleil et réduites en poudre
Soins pour les gencives
-Bain de bouche à base de coloquinte, gomme d’anis, fruit entaillés de sycomore. ou bien -Se frotter les gencives avec une pate de cinnamome, de miel, de gomme et d’huile. Et mâcher du céleri qui affermi les dents aussi.
Soins contre les douleurs
De la racine de mandragore broyée, de l’aneth, du jus de datte, du jus de raisin, le tout bouilli dans du vin durant 4 jours.
Soins contre les problèmes intestinaux
Pour purifier les intestins : Une potion à base de coriandre.
Contre la diarrhée: Des racines de grenades avec de la levure de bière, filtrer le mélange et laisser reposer une nuit. Graine d’aneth aux vertues sédatives et digestives qui calme les spasmes.
Cas aigue de dysenterie
Mélange composé de miel, de mucilage fermenté, (substance végétale épaississante), de bière douce et de sel ce mélange était injecté dans l’anus avec une corne de cuivre.
Soins contre les rhumatismes
Appliquer un baume composé de natron, d’huile blanche, de résine de térébinthe, d’oliban de miel et de graisse d’hippopotame, de crocodile, de silure et de muge (poissons du Nil)
Soins contre les problèmes de foie et de vésicule
– Faire boire de la chicorée, mélangée à du vin vieux.
– Fabriquer une potion à base de figues, raisins, fruits entaillés du sycomore de graines de bryone, fruits de perséa, de gomme et de résine, filtrer et boire à jeun.
Soins contre les pieds enflés
Faire bouillir de la graisse de boeuf et des feuilles d’acacia, appliquer la pâte.
Soins contre les brûlures
Au départ, boue noire, des excréments de petit bétail, cuits et broyé dans de la bière fermentée.
Ensuite, mélange de cire, de graisse de boeuf cuite, de papyrus et de caroube.
Au bout de quelques jours, faire une pate onctueuse avec de la coloquinte, de l’ocre jaune et des parcelles de cuivre. Ce mélange est appliqué et fermé par un bandage.
Divinités invoquées pour la santé:
-Rê,dieu Soleil.
Il se lia à Horus dont il prit l’apparence de faucon. Le médecin se place sous sa protection direct pour ne pas être victime des puissances du mal risquant de mettre sa santé en danger.
– Thoth,à tête d’Ibis.
Dieu de la Sagesse et de la Science, patron des scribes et greffier du Jugement des morts. Il aurait remis en place l’oeil d’Horus arraché lors de son combat contre Seth. Il guide le médecin dans l’interprétation des écrits.