L’Europe va-t-elle s’endetter en commun comme pendant la pandémie? Longtemps jugée peu réaliste en raison de l’opposition de Berlin, le débat monte en puissance face aux besoins massifs de réarmement pour contrer la menace russe, selon l’AFP.
Le sujet s’est invité dans les discussions des chefs d’Etats et de gouvernement européens, réunis en sommet à Bruxelles.
Ils avaient approuvé, il y a deux semaines, le plan de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros en faveur de la défense.
Si tout le monde se félicite d’une action décisive accomplie en un temps record, les voix se multiplient pour souligner les limites d’un dispositif qui repose essentiellement sur les dépenses nationales.
Certains Etats membres surendettés comme la France, l’Italie ou la Belgique, auront les plus grandes peines à trouver des marges de manoeuvre.
Si s’endetter plus n’est pas une option, couper dans l’investissement ou les dépenses sociales pour financer l’effort militaire risque de susciter la colère des opinions publiques.
Dans la presse régionale ce week-end, Emmanuel Macron a de nouveau plaidé “pour qu’on ait un nouveau grand emprunt avec des ressources propres qui soient affectées” à l’effort de défense au niveau européen, poursuivant ainsi “la logique Covid de l’accord franco-allemand”.
A Paris, on se prend à espérer que le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, que le président français a rencontré mardi soir pendant près de trois heures à Berlin, ouvre la porte là où son prédécesseur Olaf Scholz l’avait maintenue fermée.
“Ils ne sont pas entrés dans ce degré de granularité mais y a une volonté de travailler ensemble”, glisse un diplomate français. “Laissons mûrir les choses”.
Les pays du sud, Rome et Madrid en tête, soutiennent ce projet défendu de longue date par le président français, tout comme désormais les Etats en première ligne face à la Russie comme la Pologne et les pays baltes.