Par: Marwa Mourad
La pyramide à degrés de Djéser, à Saqqarah en Égypte, intrigue depuis toujours grâce à son architecture impressionnante et ses mystères historiques. Une étude récente propose une idée qui sort de l’ordinaire sur les méthodes de construction datant d’il y a environ 4 500 ans. Selon cette recherche, la pyramide aurait été édifiée grâce à un système d’ascenseur hydraulique (une technique qui utiliserait l’eau pour soulever d’énormes blocs de pierre), ce qui pourrait bien remettre en question nos anciennes théories sur l’utilisation de l’eau dans l’Égypte antique.






Les systèmes hydrauliques dans la construction
L’idée que des systèmes hydraulique aient pu être au cœur de l’édification des pyramides égyptiennes est vraiment captivante. Ce mécanisme aurait permis de déplacer d’énormes blocs de pierre en les soulevant depuis le sol jusqu’au sommet de la structure. La configuration interne de la pyramide à degrés de Djéser semble coller à l’utilisation de ce genre d’ascenseur hydraulique.
Les pierres auraient été déplacées depuis l’intérieur de la pyramide selon un procédé surnommé « volcan » (où la pression de l’eau pousserait les blocs pour qu’ils se positionnent correctement). Cette approche novatrice vient remettre en question les théories anciennes, qui s’appuyaient uniquement sur l’emploi de rampes et d’autres techniques mécaniques simples.
Un cadre idéal pour les installations hydrauliques
Le paysage alentour et les aménagements hydrauliques potentiels viennent appuyer cette hypothèse. Le site voisin de Gisr el-Mudir présente des caractéristiques qui pourraient correspondre à celles d’un barrage destiné à retenir à la fois les sédiments et l’eau. La topographie laisse aussi entrevoir l’existence possible d’un lac temporaire à l’ouest du complexe de Djéser, avec un filet d’eau encerclant le site comme un fossé.
Un affluent du Nil aurait pu alimenter cette zone, établissant ainsi un lien entre le fleuve et le fossé asséché qui bordait le site. Ce dispositif aurait facilité le transport des matériaux nécessaires à la construction et satisfait les besoins en eau du projet. Une structure linéaire monumentale sculptée dans la roche, composée de compartiments successifs et de tranchées profondes, semble répondre aux exigences d’une installation dédiée à la gestion de l’eau.
Un système hydraulique assemblé et son empreinte historique
Le Gisr el-Mudir et la partie sud intérieure du fossé sec auraient fonctionné comme un système hydraulique coordonné. Ce montage permettait non seulement d’améliorer la qualité de l’eau mais aussi de réguler son écoulement pour répondre à des nécessités pratiques. L’eau disponible dans cette région suffisait à soutenir une entreprise d’une telle envergure.
Depuis toujours, les anciens Égyptiens sont reconnus pour leur habileté avec les systèmes hydrauliques grâce à leurs canaux d’irrigation et leurs barges capables de transporter d’immenses pierres. Cette nouvelle étude ouvre ainsi une piste intéressante pour voir comment ces techniques ont pu être adaptées à l’édification de monuments pharaoniques.