C’est l’une des rues les plus importantes de la ville du Caire, la rue « Talaat Harb », non seulement en raison de son nom qui remonte à l’un des plus importants économistes égyptiens des années 1930 et 1940, mais aussi en raison de son importance vitale et sa présence au cœur du Caire.
La célèbre rue ne portait pas le nom de « Talaat Harb » auparavant, car elle s’appelait « rue Soleimane Pacha ». L’histoire du nom de Souleimane Pacha remonte à l’époque de Mohammed Ali.
La vie du colonel Sève, de son vrai nom Joseph Anthelme Sève (né le 17 mai 1788 à Lyon – mort le 12 mars 1860 au Caire), « tient tout à fait des Mille et une Nuits », déclarait l’un de ses biographes.
En juillet 1819, il débarque en Egypte sous le nom de Colonel Joseph fils d’Anthelme Sève et se présente, grâce à une recommandation de Ségur, au souverain Mohammed Ali Pacha, qui lui confia sa première mission en Haute-Egypte comme ingénieur de recherche de mines de charbon.
En 1820, on le nomme instructeur en chef de l’armée égyptienne, avec le grade de colonel après la création d’une école d’infanterie.
En 1821, Mohammed Ali l’éleva à la dignité d’Agha. Joseph Anthelme Sève se convertit alors à l’Islam et se fait appeler Soleimane Agha.
En 1824, après la création d’un camp de formation d’officiers à Assouan, Mohammed Ali mit sous son autorité 500 mamelouks.
La même année, on lui confia la création d’un conseil supérieur de l’instruction publique et on l’éleva à la dignité de Bey.
En 1833, après s’être illustré à la bataille de Konya, Soleimane Bey fut nommé par Mohamed Ali, généralissime des armées égyptiennes et élevé à la dignité de Pacha. Il fut considéré comme le principal réorganisateur de l’armée égyptienne, conduite sur le modèle des armées européennes, et surtout de l’armée de Napoléon Ier.
Il se maria avec Myriam Hanem, fille d’un commerçant grec du Péloponnèse qui lui donne quatre enfants, Zohra (1830), Hazli (1833) (dont la petite-fille, qui deviendra la reine Nazli, est la mère du roi Farouk), Iskander (1836) et Asmaa (1849).