La créativité est sans borne. Elle est en effet une force puissante qui peut conduire à des avancées significatives dans divers domaines. Cependant, cette force doit être canalisée et guidée par une éthique solide pour s’assurer qu’elle soit utilisée de manière responsable. L’artiste peut subséquemment en puiser dans la limite du respect de l’éthique. Ces principes moraux qui guident nos actions et nos décisions, et qui nous aident à faire la différence entre ce qui est bon et ce qui est mauvais, forgent la réputation de l’artiste. A vrai dire, ses œuvres façonnent plus ou moins son identité tandis que son éthique livre une image exacte de sa réputation. Bref, la créativité et l’éthique sont deux faces d’une seule monnaie.
La très controversée Ghada Wali où se situe-t-elle au juste ?
Par : Hanaa Khachaba
Son nom défraie la chronique depuis peu. Ghada Wali est une artiste égyptienne qui a été au centre d’une controverse de plagiat en 2019. Elle est connue pour ses sculptures et installations artistiques qui ont été présentées dans des expositions internationales. Cependant, certaines de ses œuvres ont été accusées d’être des copies d’œuvres d’autres artistes, notamment d’un artiste russe nommé Igor Skaletsky.
Les accusations ont été portées après que des similitudes frappantes ont été découvertes entre les œuvres de Ghada Wali et celles d’Igor Skaletsky, ce qui a conduit certains à soupçonner qu’elle avait plagié son travail. Ghada Wali a nié les accusations, mais elle a retiré les œuvres en question de ses expositions et de son site web. Cette affaire a suscité un débat sur le plagiat dans la communauté artistique et sur la propriété intellectuelle en général.
Furieux d’être touché par une telle polémique, les Egyptiens ont décoché des flèches à tout bout de champ sur les réseaux sociaux contre l’artiste qui, à la surprise de tous, ne cesse de nier toutes les accusations. Des images sarcastiques, des mots cinglants, des critiques acerbes, Ghada Wali est dans la tourmente. Lorsque l’on a voulu lui donner une chance de se racheter aux yeux des Egyptiens, voire du monde entier, en l’invitant à une émission télévisée largement suivie, elle a tout gâché. Le graphiste a appelé le fameux Horus, un oiseau ! Cette appellation a été la goutte qui a fait déborder le vase.
Ghada Whali riposte…
Pendant l’émission, Wali a répondu à l’accusation de plagiat du dessin de l’artiste russe Georgy Kurasov, qui devient virale sur les réseaux sociaux.
L’artiste égyptienne a déclaré n’avoir pas répondu aux accusations de vol contre elle d’il y a un an lorsqu’en 2022, l’Egypte a retiré le mural du métro du Caire après que l’artiste russe s’est plaint de plagiat, en raison de son état de santé, expliquant qu’elle venait de mettre au monde son nouveau bébé. Les autorités du métro ont annoncé la décision après que Georgy Kurasov a lancé l’accusation de plagiat dans un post Facebook et a demandé une réponse officielle. La peinture, qui ornait les murs de la station Koleyet El Banat sur la troisième ligne du métro du Caire, a été connue pour être conçue par Wali et son entreprise, Wali’s Studio. Une vidéo postée par la RATP Dev, une société française qui exploite le métro du Caire, a montré des ouvriers arrachant la peinture de la gare.
L’autorité nationale égyptienne pour les tunnels et la RATP Dev a publié une déclaration commune dans laquelle ils ont présenté des excuses à Kurasov et promis de retirer la peinture. Ils ont dit que Wali’s Studio avait été chargé de fournir des œuvres originales pour plusieurs stations en ligne.
« Nous tenons à présenter nos excuses à l’artiste russe Georgy Kurasov et à tous ceux qui ont été offensés. Nous prenons les droits de propriété intellectuelle très au sérieux », lit-on dans la déclaration conjointe. Dans la déclaration, il a été dit que ni l’une ni l’autre des entreprises savait quoi que ce soit au sujet du plagiat et qu’elles avaient cessé de travailler avec le Wali’s Studio en mars après que celui-ci n’a pas respecté les délais.
Pour sa part, Ghada Wali a expliqué que les peintures de Georgy Kurasov étaient inspirées de l’art pharaonique, et du cubisme (l’école cubiste) du peintre Pablo Picasso, affirmant n’avoir pas remarqué que ses peintures et celles de l’artiste russe étaient identiques. « Le graphisme est le seul moyen de communication que connaissent les peuples depuis des temps immémoriaux », a dit Wali en se référant au fait que les Egyptiens ont connu la civilisation de leurs ancêtres à partir de symboles et de dessins, et non grâce à une langue alphabétique typique.
Dès lors, aucune œuvre de Wali ne passe inaperçue. On a commencé à fouiller dans sa valise artistique pour dénicher les graves erreurs qu’elle commet tout au long de son parcours. Des œuvres copiées du travail d’autres artistes, notamment russes. Elle attribue à sa personne ce qu’elle n’avait vraiment pas fait de ses propres mains. Son prétexte : les similitudes frappantes sont le fruit d’une pure inspiration.
La créativité est personnelle
Néanmoins, Il est vrai que certaines œuvres d’art peuvent avoir des similitudes, mais il est peu probable qu’elles soient identiques. Chaque artiste est unique et a sa propre perspective et sa propre vision du monde, qui se reflète dans son travail. Même si deux artistes ont été inspirés par les mêmes sujets ou les mêmes thèmes, il y aura toujours des différences subtiles dans leur approche, leur style, leur technique et leur interprétation.
De plus, les artistes utilisent souvent des matériaux différents, des couleurs différentes, des textures différentes et des techniques différentes, ce qui peut également influencer le résultat final. Même si deux artistes essaient de recréer exactement la même œuvre, il y aura toujours des différences en raison de leur propre style et de leur propre processus créatif.
En outre, l’art est souvent influencé par l’histoire, la culture, la politique et l’environnement social dans lequel il est créé. Chaque époque a ses propres tendances artistiques et ses propres mouvements artistiques, qui sont influencés par les événements et les changements sociaux de l’époque. Cela signifie que même si deux artistes travaillent sur le même sujet à des moments différents, leur travail sera probablement influencé par leur environnement social et culturel spécifique, ce qui les amènera à créer des œuvres différentes. C’est pour cela que fusent les critiques virulentes qui ciblent l’artiste égyptienne. « La créativité est illimitée et l’inspiration existe, mais pas au point de récréer identiquement les mêmes œuvres des autres », lui lancent des spécialistes artistiques vexés de voir Ghada Wali rester à cheval sur sa position dénégatrice.
La créativité et l’éthique
Lorsque la créativité est utilisée de manière éthique (évier le plagiat, respecter l’autre et rester fidèles aux principes de la profession), elle peut conduire à des bénéfices pour la société dans son ensemble, en améliorant la qualité de vie des gens et en résolvant les problèmes les plus complexes. Cependant, lorsque la créativité est utilisée de manière non éthique, elle peut causer des dommages considérables aux individus et à la société dans son ensemble.
Par conséquent, il est important que les personnes qui utilisent leur créativité pour innover et créer des choses nouvelles soient guidées par une éthique solide. Cela signifie qu’ils doivent être conscients des conséquences potentielles de leurs actions et prendre des décisions qui sont conformes aux principes éthiques fondamentaux, tels que le respect de la vie privée, l’équité, la transparence et la responsabilité.
La propriété intellectuelle
La propriété intellectuelle est un ensemble de droits exclusifs accordés aux créateurs d’œuvres intellectuelles, telles que des inventions, des œuvres littéraires et artistiques, et des marques de commerce. Ces droits permettent aux créateurs de contrôler la façon dont leurs œuvres sont utilisées, diffusées et vendues. Les droits de propriété intellectuelle peuvent inclure des brevets, des droits d’auteur, des marques de commerce, des dessins et modèles industriels, ainsi que des secrets commerciaux.
Le but premier de la propriété intellectuelle est de stimuler l’innovation et la créativité en fournissant une protection suffisante aux créateurs pour encourager leur investissement dans la recherche et le développement. Les droits de propriété intellectuelle encouragent également la concurrence et protègent les consommateurs en garantissant que les produits et services offerts sur le marché sont de qualité et propres à leurs besoins.
Cependant, la propriété intellectuelle peut également être source de controverses et de litiges. Les défenseurs des droits d’auteur et des brevets peuvent affirmer que ces droits sont nécessaires pour protéger les intérêts des créateurs et des investisseurs, mais les critiques peuvent en revanche soutenir que ces droits peuvent être utilisés de manière abusive pour limiter l’innovation et la concurrence, et pour restreindre l’accès des consommateurs à des produits et services de qualité.
En fin de compte, la propriété intellectuelle est un sujet complexe et souvent controversé qui nécessite un équilibre délicat entre les intérêts des créateurs, des investisseurs, des consommateurs et de la société dans son ensemble. Les gouvernements et les organisations internationales ont un rôle important à jouer pour garantir que les réglementations en matière de propriété intellectuelle sont justes et équilibrées et qu’elles servent l’intérêt public.
Hi Hanaa, I read your article and I was interested in the topic of plagiarism of Ghada Wali by the artist Igor Skaletsky. Unfortunately, the article does not provide an example. If it’s not difficult, could you send me examples of the use of Igor Skaletsky’s works in the design of Ghada Wali. Sincerely, Georgy Kurasov.
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Hi Hanaa, j’ai lu votre article et je suis intéressé par le sujet du plagiat Ghada Wali de l’artiste Igor Skaletsky. Malheureusement, l’article ne donne pas d’exemple. Si ce n’est pas difficile, pourriez-vous m’envoyer des exemples d’utilisation des œuvres d’Igor Skaletsky dans la conception de Ghada Wali. Cordialement, Georgy Kurasov.
Ça me fait plaisir.
Ghada Wali a retiré les œuvres en question de ses expositions et de son site web.