La semaine aura été marquée par des annonces en série des principales banques centrales. Les marchés craignent dorénavant que les politiques monétaires se durcis- sent jusqu’à provoquer une récession. L’ensemble des marchés chute, accentuant la baisse déjà enclenchée depuis le début de l’année. Par Clémentine Gallès, Cheffe Économiste et Stratégiste de Société Générale Private Banking, selon La Tribune, le 20 juin 2022. Une semaine marquée par le net durcissement du discours des banques centrales. La BCE a « ouvert le bal » par une préannonce surprise du début d’une trajectoire de remontée des taux directeurs ainsi que la fin de l’ensemble de ses programmes d’achats d’actifs. La Réserve fédérale a quant à elle remonté de façon inattendue son taux de 75 points de base – sa plus forte hausse depuis plus de 28 ans. La Banque d’Angleterre a confirmé une nouvelle hausse de 25 points, soit un resserrement depuis décembre dernier de +125 points. Enfin, même la Banque de Suisse a surpris cette semaine par une progression de son taux de 50 points. Ces annonces ont provoqué une correc- tion d’ampleur de l’ensemble des marchés financiers. Les marchés obligataires ont ainsi baissé de -3% en une semaine (indice Bloomberg global aggregate), dans le sillage de la remontée des taux d’intérêt. Depuis le 8 juin, les marchés actions ont aussi chuté : -11% pour le marché américain, -11% pour la Zone euro,- 9% pour le marché britannique et -6% pour les marchés émergents (indices MSCI) (graphique 1). Le durcissement du discours des banques centrales fait dorénavant craindre qu’elles aillent jusqu’à provoquer une récession pour que l’inflation réduise enfin. Car en effet, l’inflation inquiète de plus en plus les banques centrales. Le qualificatif “transitoire” a bien été rendu caduc par les chocs qui se succèdent sans se modérer. Les autorités monétaires constatent la résistance des économies à ces chocs et s’inquiètent que ces tensions sur les prix ne s’installent dans la durée.