Sous la direction de Mohamed Nassef, vice-président de l’Autorité générale des Palais de la Culture, les clubs de théâtre régionaux de Guizeh poursuivent leurs représentations dans le cadre des programmes du ministère de la Culture. Ces spectacles gratuits, présentés au Théâtre du Palais de la Culture de Rod El-Farag, se déroulent jusqu’au 12 du mois.
L’amour en guise de meurtre : Une tragédie sur l’île de l’abandon
Lundi dernier, la scène du théâtre a accueilli deux représentations, dont la première, intitulée “L’amour en guise de meurtre”, est une adaptation de la pièce Crime dans l’île des chèvres d’Ugo Betti. Mise en scène par Wafaa Abdallah, cette œuvre plonge les spectateurs dans un lieu désolé, éloigné de toute civilisation. Trois femmes, abandonnées par un mari tour à tour en fuite, emprisonné puis décédé, choisissent de vivre dans cet isolement total, loin de toute manifestation de vie sociale.
Mais leur quotidien est bouleversé par l’arrivée d’un ancien ami du mari, tout juste sorti de prison. Chacune des femmes projette sur cet homme ses désirs et ses besoins, mais ce dernier, sans scrupules, exploite leurs émotions et établit avec elles des relations toxiques. Devant tant d’humiliation, elles décident de s’unir pour se venger de cet intrus et finissent par le tuer.
Après la représentation, une table ronde a réuni des critiques comme Ahmed Khamis, Dr. Heba Sami et Rana Abdel Qawi, qui ont souligné l’importance de renouveler les textes théâtraux pour éviter la redondance thématique. Ils ont également débattu des éléments visuels, des choix scénographiques, des jeux de lumière, des symboliques vestimentaires et de la mise en scène, tout en proposant des pistes d’amélioration pour enrichir la vision artistique.
Le plan parfait : Un rêve qui sauve une vie
La soirée s’est poursuivie avec une deuxième pièce intitulée “Le plan parfait”, écrite par Mohamed Al-Souri et mise en scène par Mohamed Khalifa. Cette comédie satirique raconte les aventures de Kamel, un mari infidèle qui prétend partir en voyage d’affaires pour passer du temps avec sa maîtresse dans la maison conjugale. Ce qu’il ignore, c’est que cette dernière prépare avec ses complices un plan pour dérober une somme importante cachée dans la maison.
Alors que tout le monde se lance dans une chasse effrénée à l’argent, les alliances se brisent et les masques tombent, aboutissant à une trahison générale et même à un meurtre. Cependant, au moment où tout semble perdu, Kamel se réveille brusquement. Ce cauchemar, qui n’était qu’un rêve, lui inspire une décision salutaire : renoncer à ses infidélités et préserver son mariage.
Cette pièce a réuni sur scène des acteurs talentueux tels que Mohamed Alaa Eddine, Khaloud Al-Chaer et Abdelrahman Khaled. La musique de Mahmoud Taher, les lumières signées Mohamed Nour Eddine et les costumes imaginés par Nada Mohamed ont contribué à créer une atmosphère captivante.
Un théâtre engagé sous une direction artistique inspirée
Ces spectacles, organisés sous la supervision d’Ahmed Al-Shafii, directeur de l’administration centrale des affaires artistiques, et Samer Al-Wazir, directrice générale du théâtre, sont le fruit d’une collaboration entre la région culturelle du Grand Caire et la branche culturelle de Guizeh.
Une table ronde a suivi la deuxième représentation, rassemblant un jury composé de figures emblématiques du théâtre, dont les metteurs en scène Mohamed Morsi et Mohamed Al-Taye’, ainsi que le décorateur Ahmed Nour Eddine. Les discussions ont porté sur les points forts et les faiblesses des œuvres, tout en analysant les différents éléments du spectacle pour en optimiser la portée dramatique et esthétique.
Les clubs de théâtre de Guizeh continuent de surprendre et de séduire par leurs créations uniques, où le drame et la comédie révèlent les profondeurs de l’âme humaine.