Croix ankh, croix pharaonique, croix égyptienne, croix du Nil, clé de vie … Ce sont tous des différentes appellations de l’Ankh qui est symbole de la vie éternelle dans la civilisation égyptienne ancienne et représente plus qu’une simple force. Les Égyptiens pensaient que leur séjour sur Terre n’était qu’une partie d’une vie éternelle plus grande. La croix de vie symbolise donc non seulement l’existence mortelle sur la Terre, mais également leur existence immortelle dans l’après-vie.
L’origine de la croix de vie égyptienne est inconnue. Elle est utilisée par les Égyptiens dès le début de la période dynastique, avec l’essor des cultes d’Isis et d’Osiris. Ses origines sont encore un mystère mais sa signification est claire. C’est le hiéroglyphe égyptien qui renvoie à la vie éternelle.
La signification de la croix égyptienne est également différente selon sa couleur. L’or ou le jaune représentent le Sud, l’argent brillant représente la vie sur terre, l’argent oxydé représente l’Ouest et le royaume des morts, le bleu représente les divinités et le ciel, le vert représente le Nil vert et le Nord.
De fait, l’ankh faisait partie du matériel funéraire : elle accompagnait le défunt, lui apportant sa protection dans l’au-delà. Elle devait aussi l’aider à renaître.
D’ailleurs, il existe de nombreuses hypothèses expliquant sa forme. Il s’agirait par exemple de la courroie d’une sandale ou de la vertèbre d’un bœuf. D’autres prônent une représentation stylisée du Nil, source de vie pour le peuple égyptien, avec le fleuve (partie basse de la croix) et son delta (boucle), selon Wikipédia.
Du point de vue spirituel, l’ankh représente la clé de toute connaissance cachée, la clé pour résoudre les mystères de la vie et de la mort. La boucle symbolise l’âme éternelle car elle n’a ni début ni fin, la croix représente la mort. C’est pour cette raison qu’on peut le trouver dessiner sur les murs des tombes et les murs des temples, des stèles et des statues. Elle est généralement peinte ou sculptée. Certains miroirs étaient aussi taillés en forme d’Ankh, comme dans le cas du miroir du pharaon légendaire Toutankhamon.
En effet, l’Ankh est porté par des dieux qui la tiennent par la boucle ou la portent dans chaque main avec les bras croisés sur la poitrine. Elle apparaît souvent au bout des doigts d’un dieu ou d’une déesse dans des images qui représentent les divinités de l’au-delà conférant le don de la vie à la momie de la personne morte. Elle est placée près de la bouche et du nez comme pour insuffler la vie. Représentée près des pieds, elle offre une protection divine aux morts. Différentes divinités sont représentées avec l’Ankh. Le plus souvent la déesse Isis, mais aussi Maât, déesse de la vérité, Atoum, dieu du soleil et Sekhmet, déesse guerrière. La déesse Maât est fréquemment représentée tenant une Ankh dans chaque main et le dieu Osiris saisit l’Ankh dans un certain nombre de peintures funéraires. Il était connu que le pharaon tient l’Ankh comme un accessoire que les dieux lui ont confié. Il la tient souvent dans la main de manière passive, mais ne l’utilise pas.
Ankh de Toutankhamon
Cette ravissante croix “ankh”, en bois doré, provient de la tombe de Toutankhamon. Il s’agit en fait d’un étui à miroir ; long de 27 cm, d’une épaisseur de 4 cm, il s’ouvre en son milieu afin de pouvoir y déposer le précieux objet de toilette.
Sur le couvercle, le nom et le titre du roi figurent. Les hiéroglyphes sont en léger relief, incrustés de pierres semi-précieuses, et reposent sur une fleur de lotus, symbole de renouveau, toute en finesse, dans ses tendres nuances de bleus, selon égyptophile.
De chaque côté, se trouve un cobra royal surmonté d’un disque solaire de cornaline. Leur queue se termine par le signe “shen”, qui symbolise l’éternité, et dont le bleu turquoise se conjugue à celui de quelques pétales de la fleur de lotus.
La partie médiane du couvercle est inscrite au prénom du roi en incrustations multicolores de verre et de pierres semi-précieuses, tandis que la partie inférieure de l’étui porte en haut relief sur sa surface dorée les bandes de hiéroglyphes énonçant la titulature habituelle du roi.
Ankh d’Aménophis II
Cette ravissante pièce appartient au pharaon Aménophis II et datant de la 28ème siècle. C’est le signe de vie en bois sculpté en deux dont l’un comprend le pied et l’anse, l’autre la traverse. Ces deux pièces sont assemblées par le moyen d’une encoche pratiquée dans chacune d’elle, pénétrant jusqu’au milieu du morceau de façon à ce qu’elles s’emboîtent à angle droit. La coupe de l’anse est un hexagone légèrement aplati ; celles des autres parties est un quadrilatère dont les grands côtés sont bombés, peut-on lire sur égyptophile.
La partie centrale de la branche transversale a d’abord été ornée de rayures parallèles obtenues par des traits de scie verticaux ; plus tard, on a enduit l’objet d’une peinture bleue épaisse qui a rempli les sillons ; on a alors tracé par-dessus des lignes blanches qui ne correspondent pas avec les anciens traits, et tiré des lignes blanches sur les arêtes médianes de toutes les branches.”
“Les signes ankh et ouas sont souvent associés. Le pharaon mort, mais qui est candidat à la renaissance, se dirige vers une divinité, la plupart du temps féminine, qui lui fait respirer, au nez, les signes ankh et ouas qui lui donnent la vie, représentant ainsi le lait divin.”