L’ architecture est l’un principaux domaines de l’art à l’époque des Mamelouks. Les monuments construits sont souvent de taille imposante afin d’être vus de loin. Ils sont bâtis avec de belles pierres. L’architecture mamelouke est caractérisée par de longues façades, de longues lignes d’écriture, qui s’étendent tout au long des bâtiments et des mosquées. Il importe de savoir que l’architecture mamelouke reprend des éléments caractéristiques de l’art islamique avec un goût pour les dômes et les minarets. Les éléments architecturaux des Mamelouks étaient fortement présents à l’intérieur des bâtiments, qui sont souvent décorés de mosaïques de verre. Notons que le Musée du Louvre, qui abrite un département des arts islamiques, possède une collection de ces verres colorés. Tout comme le Musée Calouste Gulbenkian, à Lisbonne expose l’objet probablement le plus connu, le gobelet aux oiseaux. La célébrité de ce gobelet en verre est due à sa taille imposante mais aussi à sa couleur jaune, relativement rare à l’époque, peut-on lire sur Les clés du Moyen-Orient. La céramique connaît également un grand essor pendant la période mamelouke, ce qui s’explique par la mise au point de nouvelles techniques comme la glaçure. Il s’agit d’un enduit que l’on pose à la surface d’une céramique afin de la durcir, de la rendre imperméable et, éventuellement, de la colorer. Cette technique permet la décoration de céramique et la production de pote- ries colorées. La couleur, tant pour la céramique que pour le verre, est probablement la caractéristique majeure de l’art mamelouk. La mosquée du sultan Hassan est l’une des mosquées les plus spectaculaires du Caire, elle représente un exemple idéal de l’architecture mamelouke. La mosquée est décorée de panneaux de marbre rouge, blanc et noir et ornée d’une profusion de muqarnas (voûte de stalactite), ce dernier est considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture mamelouke. Le complexe du Sultan Hassan renferme une mosquée et une madrassa, formant un vaste complexe de 7 900 m2, l’ensemble s’articule autour d’une cour intérieure ou un sahn.
De part et d’autre de cette cour centrale pavée s’ouvrent quatre grandes et profondes arcades ou Iwan. Des accès permettent d’atteindre les quatre madrassas que compte le complexe ainsi que les cellules des étudiants. L’Iwan orienté vers la Mecque est aménagé en salle de prière. Il intègre les éléments classiques du culte islamique : un mihrab et un minbar en marbre polychrome, ainsi qu’une tribune ou dikka qui servait à la récitation des versets du Saint Coran.
Les murs sont recouverts de marbre polychrome, avec un bandeau de citations coraniques écrites en coufiques, tandis que cinquante luminaires descendent des voûtes en arc brisé. Les dimensions du complexe en font un des plus importants sanctuaires au Caire : sa longueur est ainsi de près de 155 m, tandis que le plus haut de ses deux minarets culmine à 81,6 m.