Sous pression du Secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité s’est réuni vendredi sur un appel à un “cessez-le-feu humanitaire immédiat” dans la bande de Gaza, un projet intégral présenté par les Emirats Arabes Unis et soumis au vote. Cependant l’issue s’avérait incertaine avec un contexte diplomatique tendu… résultat : les Etats-Unis ont posé leur veto. Le point.
Par Mohamed El-Sayyed El-Azzawy,
et agences de presse
Une résolution portée par les Emirats Arabes Unis demandait un “cessez-le-feu immédiat” à but humanitaire à Gaza. Les Etats-Unis se sont opposés à la résolution et ont utilisé leur véto, souligne BFMTV et l’AFP.

Dans une lettre adressée aux membres du Conseil, Antonio Guterres a invoqué explicitement l’article 99 de la Charte des Nations-Unies qui permet au Secrétaire général d'”attirer l’attention du Conseil” sur un dossier qui “pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale”. Une première depuis des décennies, écrit L’Orient Le Jour.
“Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l’absence d’abris ou du minimum pour survivre, je m’attends à un effondrement total de l’ordre public bientôt en raison des conditions désespérées, ce qui rendrait impossible une aide humanitaire même limitée” à Gaza, écrivait-il dans cette lettre, réclamant à nouveau un “cessez-le-feu humanitaire” pour éviter des conséquences “irréversibles” pour les Palestiniens et la région.
Ladite résolution avait été rédigée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et le Groupe arabe aux Nations-Unies et présentée par les Emirats arabes unis, qui occupent actuellement le siège arabe au Conseil. Selon les informations, le projet de résolution appelle à “un cessez-le-feu humanitaire immédiat” à Gaza et “à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, ainsi qu’à garantir l’accès humanitaire”.
En outre, le texte exprime “une grave préoccupation face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et aux souffrances de la population civile palestinienne, et souligne que les populations civiles palestiniennes et israéliennes doivent être protégées conformément au droit international humanitaire”, souligne Nova.news.
Malgré la pression du Secrétaire général de l’ONU, qui a dénoncé la “punition collective” infligée aux Palestiniens, le projet de résolution émirati a recueilli 13 voix en faveur, une contre (Etats-Unis) et une abstention (Royaume-Uni).



BFMTV écrit aussi à cet effet : “Mais les Américains, alliés d’Israël, ont répété vendredi leur hostilité à un cessez-le-feu.”Nous ne soutenons pas les appels à un cessez-le-feu immédiat”, a insisté l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood”.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, c’est le cinquième projet de résolution rejeté par le Conseil largement divisé depuis des années sur le dossier israélo-Palestinien.
Quatre projets avaient déjà été rejetés dans les semaines suivant le 7 octobre, par faute de voix suffisantes, ou en raison de vétos russe, chinois ou américain. Le Conseil était finalement sorti de son silence mi-novembre, réussissant à adopter une résolution qui appelait à des “pauses et couloirs humanitaires” dans la bande de Gaza, pas à un “cessez-le-feu” ni même une “trêve”.
Les Etats-Unis jouent à plein leur rôle d’allié stratégique et de protecteur d’Israël. Alors que la guerre entre l’Etat hébreu et le Hamas entre dans son troisième mois, marquée par plus de 17 000 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé local, Washington a mis son veto, vendredi 8 décembre, au Conseil de sécurité de l’ONU à un “cessez-le-feu immédiat”, écrit dans Le Monde.
“Quel message envoyons-nous aux Palestiniens si nous ne réussissons pas à nous unir derrière l’appel à stopper le bombardement incessant de Gaza ?”, a demandé à ses homologues, à l’issue du vote, Mohamed Abushaha, l’ambassadeur adjoint des Emirats arabes unis, coordinateurs de la négociation sur le texte, ajoute-t-on de même source. Et de poursuivre : “C’est un jour triste dans l’histoire du Conseil de sécurité”, a déploré le représentant palestinien à l’ONU, Riyad Mansour. L’ambassadeur israélien Gilad Erdan, lui, remerciait les Etats-Unis de « rester fermement aux côtés d’Israël”.
Selon France 24, d’intenses combats urbains ont continué de faire rage dans et autour des plus grandes villes de la bande de Gaza. Tôt vendredi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 40 morts dans des frappes près de la ville de Gaza, et de “dizaines” d’autres à Jabaliya (Nord) et Khan Younès (Sud). L’Etat hébreu a juré d’anéantir le Hamas après l’attaque menée le 7 octobre par le groupe islamiste palestinien dans le Sud d’Israël, qui a fait 1200 morts, souligne toujours France 24, qui indique que, côté palestinien, selon le dernier bilan du ministère de la Santé 17 487 personnes ont été tuées depuis le début de la riposte israélienne.