Plusieurs forces politiques ont appelé le gouvernement à prendre des mesures significatives pour instaurer la confiance avec l’opposition.
Dans le même ordre d’idée, le président Abdel Fattah Al-Sissi a appelé à l’ouverture d’un dialogue politique. « Il y a de la place pour tous dans la nation », avait déclaré le président fin avril lors d’un rassemblement public, appelant toutes les forces politiques à s’impliquer dans un dialogue définissant les « priorités de l’action nationale. »
Par Alia Abu El-Ezz
Les partisans, les syndicats, et les institutions de la société civile ont commencé à tenir un certain nombre de sessions pour préparer leur ordre du jour et les dossiers avec lesquels ils vont participer au dialogue national.
Une large réponse politique a fait écho à l’appel du président et sa décision de lancer le dialogue national, ce qui prouve que cette décision est venue à point nommé. Pour les institutions ce dialogue incarne le Centre égyptien de pensée et d’études, qui présente les diverses visions et les alternatives sur les enjeux et les transformations stratégiques, tant au niveau local, régional qu’international.
En effet, le dialogue national intervient dans des circonstances exceptionnelles auxquelles le monde entier fait face. Il s’agit de nouveaux fléaux très complexes dont souffre le monde entier. « L’appel à un dialogue constitue une véritable opportunité pour l’État pour permettre à tous les partis de présenter leurs points de vue », confirme Khalid Oukasha, le directeur de pensée. C’est un appel sérieux pour la participation des jeunes, des spécialistes et des universitaires, qui ont leur mot à dire.
Les participants devraient être des gens « plein d’espoir avec des idées pour l’avenir quelle que soit la classe à laquelle ils appartiennent. Leurs idées devraient à leur tour rapprocher les centres de recherche pour les priorités politiques et économiques d’une nouvelle république. Okasha a souligné que le peuple égyptien doit faire face aux crises auxquelles le pays est confronté, en défendant son projet national, qui a commencé depuis 2014, avec de nouvelles idées.“L’organisation de ce dialogue, ses axes ainsi que ses objectifs, entrent pleinement selon moi, dans le cadre de l’action nationale égyptienne” a-t-il poursuivi.
D’autre part, le président du parti de la réforme et du développement, Mohamed Anwar Al-Sadat a déclaré que le dialogue national auquel a appelé le président Al-Sissi, précédé par la société civile et les politiciens, est une bonne occasion pour venir à bout de la méfiance et de la suspicion encore palpables dans les différentes factions nationales égyptiennes. La tenue du dialogue national fortifie le front intérieur pour l’aider à faire face aux défis et aux dangers extérieurs. En fait, les forces de l’opposition n’ont rien à offrir.
Cependant, le dialogue est la seule chance pour nous d’exister et de travailler…, de parvenir à un accord respectable pour travailler… Nous n’avons que le cadre de la légitimité constitutionnelle », assure Al-Sadat. Depuis longtemps, le dialogue national constitue une exigence pour les politiciens et les partisans en Égypte. « Je trouve qu’il est maintenant le moment d’entamer sérieusement ce dialogue. Surtout après les récentes déclarations du président Al-Sissi, et son appel à un dialogue à la hauteur de la construction de la nouvelle république.
J’avais soumis une proposition au sujet de ce dialogue au Sénat, considérant que l’idée du dialogue national est l’une de ses tâches et ses compétences. Dans cette proposition, j’ai recommandé que le conseil invite les partis et les politiciens à échanger leurs points de vue concernant tous les processus politiques.
J’avais aussi demandé de discuter le rôle des partis et de motiver le public à s’impliquer dans les partis, et d’encourager l’intervention au travail du parti. Je crois que c’est le moment propice pour entamer un dialogue visant à parvenir à une stabilité réelle, qui ne sera possible que par l’implication des partis politiques actifs présents sur le terrain.
Les réalisations sur le champ en matière d’infrastructures et de projets nationaux doivent être intégrées à un ensemble de réformes liées aux droits, aux libertés et à la pratique politique. Ceci a besoin d’un dialogue national, tout à fait différent, avec les partis ainsi que toutes les organisations de la société civile qui doivent présenter leurs avis concernant leurs affaires et les enjeux nationaux. Lorsque nous appelons à un dialogue national, on doit absolument se concentrer sur les moyens de la création tout en posant des contrôles et des fondations nécessaires pour une vie civile et démocratique.
Nous voulons construire un système politique incluant tous les Égyptiens, notamment ceux qui croient en la démocratie. C’est la base de l’immunité contre tout facteur externe, qu’il s’agisse de pressions ou même de menaces aux frontières.» De son côté, l’honorable Nour Hashem, membre du Sénat, a déclaré que le dialogue national attendu sera un nouveau un point de départ important pour l’avenir, que ce soit sur le plan politique, économique ou en ce qui concerne les domaines des droits de l’homme.
Il a expliqué que le dialogue national est une réelle opportunité pour mettre sur la table tous les points de vue sur les questions politiques et nationales, d’autant plus qu’il est dirigé conformément à des règles dont la plus importante est d’inviter tout le monde sans discrimination ni exclusion. Ce qui signifie que toutes les tendances et les idées prendront part à ce dialogue.
Il est à noter que l’Académie nationale de formation a précédemment annoncé qu’elle continuerait à recevoir les contributions au dialogue national. L’honorable Nour Hashem a souligné que l’Académie a reçu, jusque-là, plusieurs idées, visions et suggestions de divers partis politiques, de syndicats, de personnalités publiques et de citoyens de tout bord et en toute neutralité et impartialité afin de ne pas interférer avec le contenu du dialogue.