Par Moataz Al-Chénaoui
Le héros Ali Khaled Saleh est né le 19 mars 1988 à la ville d’Al-Mahmoudiya à Béheira d’un père anesthésiste et directeur du département de santé de la ville de Mahmoudiya, et d’une mère gynécologue et obstétricienne. Après avoir terminé ses études primaires et au collège, il a rejoint le lycée, et dès que ses résultats ont été affichés, il s’est inscrit à l’Académie de police – la fabrique des défenseurs de la patrie – et a pu passer les examens d’admission, le héros, Ali Khaled, a ainsi obtenu son diplôme en 2008.
Après avoir obtenu son diplôme, il a pris part à plusieurs formations, ce qui l’a qualifié à participer à de nombreuses missions, il était donc parmi les forces responsables de maintenir la sécurité lors des révolutions de 2011 et 2013, et aux missions de soutien des forces dans le Nord du Sinaï, et il a pu arrêter de nombreux éléments terroristes takfiris très dangereux.
Selon la version de Nour – la femme du héros, ils se sont rencontrés par hasard… et se sont fiancés pendant environ un an, et se sont mariés un an après leurs fiançailles, et leur mariage a duré huit ans, et ils ont fait face à de nombreuses difficultés pour obtenir un fils. Car la femme est tombée enceinte plus d’une fois et que les grossesses ne parvenaient pas à leurs termes, Dieu les a bénis avec un fils, mais ce dernier est mort, puis le père est allé seul pour l’enterrer, et retourna vers sa femme, affirmant “la destinée de Dieu et ce qu’Il veut, Il le fait… Notre Seigneur nous honorera à nouveau.” Dieu les a encore une fois bénis avec une fille, mais elle aussi mourut, le héros a réconforté son épouse et l’a embrassée et a dit : «Ne te fâche pas», essayant de rendre les choses faciles pour elle, « Tu es assez pour moi… je n’aurai jamais pu épouser une autre que toi ».
Ils sont allés chez le médecin, ont pris des médicaments et on leur a diagnostiqué une quatrième grossesse, et ils ont appris qu’elle était une fille. Le héros a dit : Nous ne la nommerons pas avant qu’elle ne vienne. Sa femme l’a taquiné et a dit : Non, nous l’appellerons Nour, afin que mon nom colle à ton nom pour la vie.
Et elle imagina sa fille à côté de son père. Alors elle souhaita qu’elle lui ressemble en tout, et le mois de Ramadan arriva, alors il lui dit qu’il allait remplir une mission à Salloum, et qu’il avait l’habitude d’aller au Sinaï chaque année, et ne lui a pas dit, et comme d’habitude il a prié à l’aube avec sa femme, l’a saluée et l’a embrassée, et l’a confié à Dieu. Après un moment, elle lui a envoyé un message lui disant qu’elle se sent comme une orpheline sans lui… Chaque fois qu’il voyage, elle se sent seule et perd presque son âme avec son départ, et elle a fermé les yeux.
Le matin du 21 Ramadan, correspondant au 26 mai 2019, l’épouse s’est réveillée au son de cris… Elle n’imaginait pas qu’elle perdrait son héros…
A cette époque, le héros était tombé en martyr alors qu’il se rendait à sa mission dans le nord du Sinaï. La voiture chargée de munitions et d’explosifs a explosé, après être entrée en collision avec une voiture de transport qui est soudainement apparue en sens inverse. Le colonel Ali Khaled Rabbah, accompagné par le capitaine Imad Matarid, le secrétaire de police Ibrahim Shebel et 6 recrues, sont tous tombés en martyrs. Il a quitté sa femme dans son cinquième mois de grossesse, et leur fille unique est née ( Nour Ali Khaled) quatre mois après le martyre de son père.
Le jour du martyre, la femme n’arrêtait pas d’appeler son mari, pour confirmer que la nouvelle était fausse, et elle est allée le revoir, trois jours sans dormir, jusqu’à ce que le père du héros revienne, avec la dépouille du martyr. L’enfant a aujourd’hui trois ans, mais elle n’a pas vu son père, même si elle lui ressemble beaucoup. Que l’âme du martyr repose en paix.