Situé dans la rue « Moez », plus précisément à proximité du quartier Bein Al-Qasrayn, près de la fontaine Mohamed Ali, le musée du textile est considéré comme le premier musée textile de ce type  dans tout le Moyen-Orient et est classé quatrième au monde. Il comprend une collection d’objets uniques et rares, rassemblés de différents endroits et à différentes époques lors des fouilles archéologiques. Ces objets ont été répartis entre un certain nombre de musées car il n’y avait pas assez de place dans un seul musée pour les contenir tous. 

Le musée comprend environ 250 pièces textiles et 15 tapis. Il se compose de deux étages, chacun composé de dix salles. Des informations sur la période des textiles, leur utilisation d’origine, la date de leur fabrication et leur emplacement d’origine sont inscrits sur le mur de chaque salle. On y trouve également un diorama de l’industrie textile. Le diorama est une méthode moderne d’exposition dans un musée. Il y a des métiers à tisser et des fils teints pour montrer comment le filage et le tissage sont réalisés. Il y a également des écrans tactiles  pour aider les visiteurs à ajouter des éléments. Des informations sur chaque pièce du musée et des explications en arabe et en anglais accompagnent chaque objet. Une visite panoramique du musée est présentée sur l’industrie textile, ses méthodes et sa teinture, ainsi que sur les lieux célèbres pour l’industrie du filage et du tissage, avec des documentaires montrant le musée avant et après développement.

L’époque pharaonique

L’Égypte est connue depuis l’Antiquité pour la fabrication de textiles en lin, en raison de sa délicatesse et de sa douceur, proches de la douceur de la soie. Les textiles et les vêtements faisaient partie des cadeaux échangés entre les pharaons d’Égypte et les rois du monde antique. Les anciens excellaient dans le filage, le tissage et la teinture des fibres de lin depuis leur plus jeune âge, et ils étaient capables de broder leurs textiles, en particulier les tissus royaux. .

Les vêtements et les textiles occupaient une place particulière dans la vie des anciens Égyptiens et après leur mort. Ceci se reflétait dans leur vie quotidienne et dans l’accomplissement de leurs rituels et cérémonies. Les prêtres se distinguaient par une tenue spécifique lors de l’accomplissement des rituels, et le roi portait également les types de textiles les plus chers et les plus luxueux. Les textiles jouaient aussi un rôle influent dans les transactions économiques. Quant aux lieux où ces textiles étaient fabriqués, c’étaient des temples, des palais royaux et des maisons.

La section pharaonique est considérée comme la plus grande, contenant des statues en bois recouvertes de tissus anciens. Un certain nombre de panneaux ont également été préparés pour illustrer les caractéristiques de l’industrie textile et les méthodes par lesquelles les anciens Égyptiens nettoyaient leurs vêtements, ainsi qu’une vitrine qui contient un certain nombre de vêtements d’enfants pharaoniques en lin en forme de triangle. On y trouve aussi un morceau de tissu rectangulaire qui pouvait être utilisé comme doublure de couche, à côté d’un sac dans lequel les mères gardaient leurs couches de rechange.

Époque grecque et romaine

La salle de la période grecque présente des statues et des échantillons de textiles coptes égyptiens du IIIe et IVe siècles avant J.-C. Quant aux salles de l’époque romaine, elles sont consacrées aux usines textiles royales de la ville d’Alexandrie de cette époque. Les femmes tissaient et brodaient pour produire les tissus dont la cour royale avait besoin.

Époque copte

L’époque copte se distingue par un type de tissu spécifique appelé « tissu copte ». Les érudits divergent sur la signification du mot « copte ». D’aucuns pensent que « copte » ou « Qubaty » est le pluriel de « Qubtiyyah », qui est la pièce tissée, tandis que d’autres ‘estiment que le mot est dérivé de « Jabt » qui signifie « confectionner une pièce tissée ». Le mot Égypte vient de là. 

Le tissu copte était un matériau de grande valeur pour les Égyptiens, chrétiens et musulmans. Al-Maqrizi a raconté que « Al-Muqawqis, le souverain d’Égypte, a offert au prophète Mohammed, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix, vingt de ses vêtements , et la Kaaba en était également recouverte avant l’Islam.

L’ère islamique

La salle de l’époque islamique se distingue par la variété des pièces textiles écrites en style koufique et de quelques versets coraniques. Cette salle se distingue également par la présence de statues de cire pour illustrer les images des étapes de préparation du tissu. Une maison connue sous le nom de « Dar Al -Taraz” était destinée à la fabrication de textiles à cette époque islamique. Elle contient également des tissus spéciaux des califes et des dirigeants des pays, outre des tissus pour les gens ordinaires, mais de haute qualité.

Couverture de la Kaaba

Cette salle comprend une partie réservée à la couverture de la Kaaba qui était fabriquée dans la Maison de la Couverture à Al-Kharnafesh ,considérée comme le joyau de la couronne du musée. La salle comprend également le « Rideau Bab Al-Tawbah »,   fabriqué pendant le règne du roi Farouk Ier. Il s’agit d’une pièce rectangulaire avec des décorations végétales et des versets du Saint Coran. Versets et inscriptions coraniques brodés de fils de métal argenté dans le style « Sirma » On y lit : « Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Sa Majesté Farouk Ier, roi d’Égypte, fils de Fouad Ier, fils d’Ismaïl Pacha, fils de Hajj Ibrahim Pacha, a ordonné le renouvellement de ces nobles rideaux 1359.”