Le baril va-t-il bientôt dépasser les 100 dollars, pour la première fois depuis 2014 ? Le risque est à nouveau élevé, malgré la transition énergétique qui permettrait un recul de la demande de brut dans quelques années.
Les pays producteurs n’y ont pas forcément intérêt toutefois, rapporte les Echos dans son édition publié le 5 juillet 2021.
Il y a un an, après quatre mois de crise sanitaire, l’ère du pétrole bon marché semblait s’installer pour un bon moment. Alors que la consommation de carburants s’effondrait, les stocks de brut accumulés aux quatre coins de la planète étaient tellement énormes qu’une remontée des cours paraissait improbable.
Les cuves de pétrole sont restées pleines pendant de nombreux mois, c’est vrai. Mais elles commencent à se vider rapidement désormais, et l’or noir flambe à nouveau.
Les automobilistes sur la route des vacances font la grimace : le litre de gazole, tombé à 1,16 euro pendant le premier confinement au printemps 2020, est vendu à moyenne aujourd’hui 1,43 euro dans les stations services françaises. Aux Etats-Unis, le gallon à dépassé la barre symbolique des 3 dollars en pleine” driving season.
Les prix du pétrole grimpaient de plus belle hier mardi 6 juillet, portés par le désaccord des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés via l’accord l’Opep+, ce qui pourrait entraîner une offre limitée du cartel dans les prochains mois, selon Ouest France dans son édition publié le 6 juillet 2021. La référence américaine, le WTI pour livraison en août, a dépassé 76,90 dollars pour la première fois depuis novembre 2014, pour monter jusqu’à 76,98 dollars. La référence européenne, le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en septembre, est quant à lui monté à 77,84 dollars, une première depuis fin octobre 2018. L’absence d’accord sur l’augmentation de la production en août et au-delà laisse le marché encore plus déficitaire qu’auparavant, explique Neil Wilson, de Markets.com.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés via l’accord Opep+ ont en effet annulé leur réunion de lundi sans se donner de nouveau rendez-vous, sur fond de désaccord entre les Émirats arabes unis et le reste du groupe.
Cet échec des négociations, s’il n’est pas résolu, pourrait aboutir à une reconduction en août, voire au-delà, des quotas de production s’appliquant en juillet et non l’augmentation de la production un temps envisagée.
Or les économies, qui repartent à mesure que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 progressent et que les mesures de restrictions de déplacement des biens et des personnes sont levées, ont besoin de davantage d’or noir. •