
Les récents travaux de restauration menés dans le temple d’Edfou ont révélé de magnifiques détails artistiques oubliés depuis plus de 2 000 ans. En nettoyant les murs de ce célèbre sanctuaire du sud de l’Égypte, des chercheurs germano-égyptiens ont mis au jour de superbes reliefs colorés, des restes de feuilles d’or et une inscription ancienne inédite.
Découverte de splendides décorations peintes et dorées à l’or

Dans un communiqué publié le 16 septembre 2024, une équipe d’égyptologues de l’université de Würzburg a annoncé la découverte de splendides décorations peintes et dorées à l’or fin dans le temple d’Edfou en Égypte. Lors de la restauration des parois du sanctuaire du dieu Horus, des conservateurs du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités ont fait ressurgir de fascinants détails témoignant du savoir-faire des artisans égyptiens. Les reliefs et les hiéroglyphes couvrant les murs du temple étaient rehaussés de pigments naturels aux couleurs vives et parfois même de feuilles d’or. Ces éléments artistiques permettaient d’embellir l’édifice tout en soulignant symboliquement le caractère divin des personnages figurés sur ses parois. Sous une épaisse couche de suie et de poussière, une rare inscription peinte à l’encre par des prêtres a également été mise au jour.
Redonner au temple d’Edfou sa splendeur d’origine

Le temple d’Edfou est le sanctuaire le mieux préservé d’Égypte. Situé sur la rive gauche du Nil entre Assouan et Louxor, cet édifice cultuel se distingue par ses proportions grandioses et ses murs entièrement recouverts de scènes rituelles et d’inscriptions hiéroglyphiques. Dédié au dieu faucon Horus, il a été construit et décoré sous le règne des Ptolémées, entre 237 et 57 av. J.-C. Financée par la Fondation Gerda Henkel, sa restauration a commencé en 2021.
Ce projet interdisciplinaire a impliqué des égyptologues de l’université allemande de Würzburg et des conservateurs du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités. Son but ? Nettoyer, restaurer et préserver les murs et les chambres intérieures du temple d’Horus tout en documentant numériquement ses inscriptions afin d’en fournir une nouvelle traduction. Ayman Ashmawy, chef du secteur des antiquités égyptiennes au Conseil suprême des Antiquités, précise également que « les travaux de restauration redonneront au temple son éclat d’origine, ce qui permettra une expérience plus riche pour les visiteurs. »
Des reliefs aux couleurs vibrantes corrigés à l’encre

De mai 2023 au printemps 2024, l’équipe a travaillé dans le sanctuaire de la barque divine d’Horus, l’une des salles les plus sacrées du temple. Les restaurateurs égyptiens ont nettoyé ses reliefs en retirant minutieusement la poussière, les fientes d’oiseaux et la suie qui les recouvraient. Sous ces dépôts, ils ont eu la surprise de voir apparaître des restes de pigments multicolores. La peinture n’est que très rarement conservée dans les décorations des temples égyptiens.
Des représentations divines et des symboles royaux rehaussés d’or

Grâce à l’archéologie et à diverses sources textuelles, les égyptologues savent que les temples de l’Égypte ancienne brillaient aussi d’or. Les artisans égyptiens accrochaient d’épaisses plaques métalliques en cuivre doré sur les murs. Aujourd’hui, leur emplacement peut être deviné grâce aux trous de fixation qui subsistent sur les parois. Les ornementations réalisées à partir de feuilles d’or, beaucoup plus fragiles, sont rarement conservées. Fait exceptionnel : des traces de ce type de dorure ont ressurgi à Edfou grâce au travail des restaurateurs ! Des particules d’or fin ont été repérées sur plusieurs reliefs ornant les plus hauts murs du sanctuaire de la barque d’Horus. Elles décoraient des représentations de dieux ainsi que des symboles royaux.