L’économie bleue, souvent présentée comme une alternative écologique et responsable à l’économie traditionnelle, met en avant l’importance des océans et des écosystèmes aquatiques dans la croissance économique mondiale.



« L’économie bleue repose sur l’exploitation durable des ressources marines et aquatiques pour générer de la croissance économique tout en préservant les écosystèmes océaniques. », selon Gunter Pauli, économiste et fondateur du concept d’« économie bleue ».
« Elle représente une approche innovante qui cherche à valoriser les océans non seulement comme source de ressources, mais aussi comme moteur du développement durable », selon la Banque Mondiale.
Avec 70 % de la surface terrestre recouverte d’eau et un volume d’échanges maritimes en constante augmentation, les océans constituent un levier stratégique pour les décennies à venir.
Mais comment exploiter ces ressources sans mettre en péril l’équilibre écologique ?
1. Un secteur clé pour la croissance mondiale
L’économie bleue englobe un large éventail d’activités économiques liées aux océans, aux mers et aux eaux douces. Elle inclut notamment :
* La pêche et l’aquaculture durable, essentielle pour la sécurité alimentaire mondiale.
* Le transport maritime, pilier du commerce international.
* Le tourisme côtier et maritime, qui génère des milliards de dollars chaque année.
* Les énergies marines renouvelables, telles que l’éolien offshore et l’hydrolien.
* L’extraction de ressources sous-marines, incluant les minéraux et les biotechnologies marines.
Selon l’OCDE, l’économie bleue pourrait représenter plus de 3 000 milliards de dollars d’ici 2030, à condition qu’elle soit gérée de manière durable et équitable.
2. Les défis de la durabilité
Si l’exploitation des ressources océaniques offre un immense potentiel économique, elle pose également de nombreux défis environnementaux :
* La surpêche et la destruction des habitats marins : 90 % des stocks de poissons sont exploités au maximum de leur capacité, voire surexploités, selon la FAO.
* La pollution marine : Plus de 8 millions de tonnes de plastique sont déversés chaque année dans les océans, menaçant la faune et la flore marines.
* Le changement climatique : L’acidification des océans et la montée des eaux perturbent les écosystèmes et les activités humaines.
Face à ces menaces, il est impératif de repenser l’économie bleue pour en faire un modèle réellement durable.
3. Des solutions pour une économie bleue responsable
Plusieurs initiatives et stratégies peuvent permettre une transition vers une économie bleue respectueuse de l’environnement :
* Développer la pêche durable : Mettre en place des quotas, favoriser les techniques de pêche sélectives et encourager l’aquaculture responsable sont des mesures essentielles.
* Renforcer la gouvernance des océans : Une meilleure régulation internationale est nécessaire pour lutter contre la pêche illégale et la pollution maritime.
*Promouvoir les énergies renouvelables marines : L’exploitation de l’éolien offshore, des courants marins et de l’énergie thermique des mers peut contribuer à la transition énergétique.
* Encourager le financement vert : De nombreux fonds d’investissement et institutions financières commencent à soutenir des projets liés à l’économie bleue durable.
4. L’économie bleue en Afrique et dans le monde arabe
L’Afrique et les pays du monde arabe, bordés par des mers et des océans riches en biodiversité, ont un rôle clé à jouer dans le développement de l’économie bleue. Des initiatives comme la Stratégie africaine pour l’économie bleue, portée par l’Union africaine, visent à structurer et à réguler ce secteur.
L’Egypte, par exemple, mise sur le développement de ses ports, le tourisme côtier et l’exploitation responsable de la mer Rouge. Le Maroc, de son côté, investit massivement dans l’aquaculture et les énergies marines.
Vers un avenir bleu et durable
L’économie bleue est une opportunité pour l’avenir, mais elle ne peut prospérer qu’à condition d’être pensée dans une logique de durabilité. Entre défis environnementaux, opportunités économiques et nécessité d’une gouvernance mondiale efficace, elle représente un enjeu stratégique majeur pour les décennies à venir.
Comme le résume Gunter Pauli : « L’économie bleue ne consiste pas seulement à exploiter les océans, mais à apprendre à en tirer parti sans les détruire. »
Des pas sur la voie de l’économie bleu
Par : Ingi Amr

L’Etat déploie des efforts dans le dossier de l’économie bleue. Une stratégie intégrée pour l’économie bleue est mise en place afin d’améliorer le processus de gestion des ressources naturelles et atteindre le développement durable, sur fond des défis climatiques auxquels l’Egypte est confrontée, notamment le secteur de l’eau.
Le ministère de l’Environnement s’efforce d’appliquer le concept de l’économie bleue en Egypte. L’économie bleue durable renferme des principes sociaux et économiques qui se reflètent positivement sur les générations actuelles et futures via la contribution à la réalisation de la sécurité alimentaire, l’élimination de la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie et la création d’emplois.
La préservation des mers, des lacs et des ressources maritimes et leur utilisation de manière durable pour réaliser le développement durable représente le 14e objectif du développement durable pour l’an 2030.
Préserver les coraux en Mer Rouge
L’Etat déploie tous les efforts possibles pour jeter la lumière sur les capacités des ressources naturelles égyptiennes tout en les valorisant de façon à en tirer un profit économique et touristique.
Dans cette optique, le ministère de l’Environnement parraine un projet qui vise à déclarer le grand récif corallien de la Mer Rouge comme une réserve naturelle. Le but est de préserver les coraux de la Mer Rouge et d’en booster la valeur touristique.
Des mesures ont été adoptées, depuis la tenue de la COP27 à Charm Al-Cheikh, pour déclarer le récif corallien en Mer Rouge comme une réserve naturelle. Ces efforts ont d’abord commencé par la déclaration sur la biodiversité des coraux de la Mer Rouge avant la tenue de la COP27.
Déclarer le grand récif de coraux de la Mer Rouge comme réserve naturelle aura un effet positif sur l’Egypte dans les domaines économique, scientifique et touristique. Une telle déclaration renforcera la position de l’Egypte en ce qui concerne la préservation de la biodiversité.
D’ailleurs, il importe de souligner l’importance des coraux. Un quart des espèces marines dépend de la bonne santé des coraux.
En fait, les récifs coralliens de la mer Rouge sont un écosystème incroyablement diversifié. Des recherches récentes ont montré qu’il existe 350 espèces de coraux durs et 70 espèces de coraux mous. Toutes ces espèces sont hautement endémiques, ce qui signifie essentiellement qu’on ne les trouve nulle part ailleurs dans le monde.
D’autre part, l’Initiative égyptienne de la Mer Rouge a été lancée, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) l’USAID et le fonds de financement mondial pour les coraux (GFCR). Il s’agit d’un financement de 14 millions de dollars pour la protection des récifs coralliens en Mer Rouge et la préservation de leur durabilité.
L’initiative de la Mer Rouge durera pendant six ans, de 2024 à 2030. C’est une étape importante pour la préservation du patrimoine naturel de l’Egypte.
Développer les lacs égyptiens
Le ministère de l’Environnement coopère avec l’Autorité du Canal de Suez (ACS), dans nombre de dossiers liés à la dimension environnementale et aux objectifs du développement durable. Parmi lesquels : la promotion de l’économie bleue et le développement des lacs égyptiens.
Vu les changements climatiques et dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie intégrée pour l’économie bleue, la conjugaison de tous les efforts des institutions de l’État pour développer le concept de l’économie bleue égyptienne est nécessaire.
Dans ce contexte il importe de souligner les efforts de l’Autorité du Canal dans l’aménagement et à l’épuration des lacs égyptiens notamment dans le projet national d’aménagement du lac Bardawil.
Le but est d’augmenter la production de poisson du lac et d’en restaurer l’écosystème.