Par: Ingi Amr
Réchauffement, surpêche, pollution, le récent rapport de l’Unesco sur l’état des océans a tiré une sonnette d’alarme. En tant que puits de carbone, l’océan absorbe de grandes quantités de CO2. Cela entraîne son acidification, qui devrait augmenter de plus de 100 % d’ici la fin du siècle avec des conséquences dangereuses pour la biodiversité.
De plus, les océans se réchauffent non seulement à leur surface mais aussi jusqu’aux abysses, avec pour conséquences l’élévation du niveau des mers, la modification des courants océaniques et des changements spectaculaires dans les écosystèmes marins, met en garde Reporterre. La teneur en oxygène de l’océan diminue, ce qui entraîne une aggravation de l’hypoxie et une extension des zones à faible teneur en oxygène.
En outre, la pression humaine sur les écosystèmes risque de s’accroître au fur et à mesure que la population augmente. « Le monde comptera 2 milliards d’habitants supplémentaires au cours des vingt-cinq prochaines années », rappelle l’Unesco.
En fait, quatre principales menaces qui pèsent sur l’écosystème des océans.
Pollution plastique
Nous déversons au moins 8 millions de tonnes de déchets plastiques dans la mer chaque année. Les océans en contiendraient à minima 150 millions de tonnes soit le poids de 1,5 million de baleines bleues – loin des 60.000 qui restent encore ! Ce plastique est partout, même jusqu’au fond de la fosse des Mariannes à 11 km de profondeur. Outre la pollution physique et l’ingestion par les animaux marins, le plastique entraîne aussi une pollution chimique liée aux adjuvants et additifs ajoutés lors de sa fabrication, précise Les Echos.
Surpêche
Un tiers des stocks mondiaux de poissons sont surexploités et deux tiers sont exploités au maximum. Par ailleurs, près de 20 % des captures mondiales, toutes pêches confondues, sont prélevées dans le cadre d’activités de pêche illicite, non déclarée ou non réglementée. En raison de la baisse de rendement des captures, l’aquaculture représente désormais la moitié de la production mondiale de poissons, mais… nécessite elle-même de la pêche pour nourrir les poissons d’élevage.
Emissions et acidification
En augmentation continue depuis le début de l’ère industrielle, les émissions de gaz à effet de serre (essentiellement gaz carbonique, méthane et protoxyde d’azote) ont une double conséquence sur les océans. Elles provoquent une acidification de l’eau de mer et une hausse de sa température. Deux impacts majeurs qui entraînent à leur tour une cascade d’effets secondaires, et représentent à ce jour le plus grand danger pour la vie dans les océans mais aussi sur terre.
Eutrophisation
Quand un écosystème aquatique est envahi par les algues, on parle d’eutrophisation. La cause : un apport excessif de nutriments (azote et phosphore) issus principalement de rejets agricoles (engrais), domestiques (eaux usées) et industriels. La conséquence en est un appauvrissement de l’eau en oxygène et la mort de certains organismes aquatiques. Les plus graves phénomènes d’eutrophisation se trouvent le long des zones côtières des régions d’élevage intensif.