Par: Ingi Amr
La propagation des rumeurs a triplé ces cinq dernières années en Egypte, soit dans la période de 2020 à 2024, à comparer avec celle allant de 2015 à 2019, a révélé le Service d’information du gouvernement (SIG), dans un rapport annuel sur la question. Dans une infographie accompagnant le rapport sur les efforts déployés pour lutter contre les fausses informations, le SIG indique que les secteurs les plus ciblés sont l’économie et la santé. Les efforts développementaux et les conséquences des crises mondiales sont les principales causes à l’origine de cette tendance à la hausse, ajoute le SIG.
Les rumeurs sont de plus en plus nombreuses car elles se propagent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.
La rumeur se fonde souvent sur un mensonge, mais un mensonge crédible. Elle se propage en gonflant, comme le phénomène de boule de neige, car toute personne qui la relaie, va y ajouter un ingrédient.
Puisque pour beaucoup, les réseaux sociaux deviennent la principale source d’information, ils sont aussi devenus la principale source de rumeurs.
Mais qu’entend-on d’abord par rumeur. C’est, selon certains psychologues, « une affirmation générale que l’on présente comme vraie, sans qu’il y ait de données concrètes pour vérifier son exactitude ».
Pour certains analystes, une rumeur apparaît généralement pour combler un vide : quand il y a une demande forte d’informations, mais pas de réponse officielle ou validée. En absence de version officielle, une version informelle circule, c’est le marché noir de l’information. La rumeur naît parfois quand la version officielle ne suffit pas.
Comment débute une rumeur ?
Les rumeurs ont toujours existé. Jadis c’était du « bouche à oreille » et aujourd’hui ce sont les réseaux sociaux qui transportent la rumeur.
À force d’être partagée, une rumeur devient une certitude sans que l’information ne vienne d’une source sûre. Ces fausses informations sont appelées des « fake news » et elles font désormais partie de notre quotidien.
Mais en premier lieu, la rumeur est une nouvelle. Qui dit nouvelle dit lien avec l’actualité et la réalité, même si non vérifiée.
Pourtant, une rumeur peut disparaître toute seule car les éléments qui ont aidé à la construire et à la rendre séduisante ont disparu. Parfois, la rumeur disparaît parce qu’une autre apparaît.
Avec le développement d’internet et des réseaux sociaux, le bouche-à-oreille a pris une autre dimension. Les fake news circulent à une vitesse exponentielle. Comment les repérer ? Comment ne pas se faire piéger ?
Attention aux fake news !
Sur Internet, avec la quantité d’informations disponibles et la vitesse à laquelle elles sont diffusées, il n’est pas toujours facile de dissocier le vrai du faux. La réalité peut être manipulée, retouchée, déformée.
C’est par exemple le cas des « fake news » ou « fausses informations » : ces informations, volontairement truquées pour faire rire ou pour tromper, sont construites de la même manière que les vraies informations.
Voici des conseils pour apprendre à repérer les fake news.
Observer les détails : le titre, les dates, la structure du site… Dans les fake news, le titre est souvent accrocheur, peut être écrit en majuscules, avec des points d’exclamation. Si l’article ne mentionne pas de dates ou de lieux précis, il y a de quoi douter.
Vérifier qu’il s’agit d’une source fiable : on peut s’assurer de la crédibilité d’un site Internet par sa réputation. En cas de doute, l’outil Decodex du Monde permet de vérifier la fiabilité d’une source d’information, indique le site internetsanscrainte.fr.
Privilégier les sources d’informations reconnues (ministères, revues scientifiques, ONG…). Les blogs et sites personnels seront à regarder avec plus de vigilance.
Varier les sources d’information : en consultant d’autres articles sur le même sujet, on peut comparer et croiser les données. Si une même information est évoquée à plusieurs endroits, en citant les mêmes sources, il est plus probable qu’elle soit vraie.
Décrypter les images : trouver la source d’une image pour la contextualiser, être attentif à sa construction, ou encore utiliser des moteurs de recherche d’images inversées comme Google images ou Tineye.com, pour vérifier qu’une image n’est pas détournée.