Les musées égyptiens contiennent des millions d’artefacts rares de diverses époques de l’Égypte ancienne. Chaque pièce raconte une histoire vieille de milliers d’années. Parmi ces musées s’inscrit le musée copte. La collection d’antiquités du musée présente l’histoire copte depuis ses débuts en Égypte et pendant sa prospérité. Allons-y à la découverte des rares trésors de ce musée…
Par : Soha Gaafar
Il est connu que les origines du christianisme copte en Égypte remontent à la visite de saint Marc à la ville d’Alexandrie au premier siècle. Les antiquités exposées dans le musée copte dépeignent alors le mélange de l’art copte avec les cultures dominantes, y compris les cultures pharaonique, grecque, romaine, byzantine et ottomane, et l’évolution de sa propre identité.
La grande collection du musée contient des manuscrits magnifiquement enluminés, des icônes, des boiseries finement sculptées et des fresques élaborées décorées de scènes religieuses, qui ont survécu d’anciens monastères et églises. Le musée copte est l’un des musées égyptiens les plus anciens et les plus importants. Il abrite la plus grande et la plus importante collection d’artefacts coptes au monde, avec environ 16 000 pièces. Le musée a été inauguré en 1910 par Morcos Samika Pacha, considéré comme l’une des personnalités chrétiennes les plus importantes d’Égypte. Samika s’intéressait à la préservation de l’héritage copte.
La construction du musée a commencé en 1908 aux mains de Morcos Samika Pacha (19441864-), premier directeur d’un musée égyptien, et avec le soutien de l’Église copte représentée par le pape Kyrollos V, patriarche n° 211. Le musée a été officiellement inauguré le 14 mars 1910. Le musée est situé dans le quartier de Misr Al-Qadmia (le complexe des religions), à l’intérieur des murs de la forteresse romaine de Babylone, entouré d’un groupe d’églises parmi les plus anciennes et les plus importantes d’Égypte, notamment l’église de la Vierge Marie, l’église suspendue et l’église Abu Serga. Cela s’ajoute à la plus ancienne synagogue (Ben Ezra), qui remonte au IXe siècle. À quelques minutes à pied du musée se trouve la mosquée Amr Ibn Al-Aas.
Le livre des Psaumes
Il est exposé au Musée copte égyptien. Il remonte au IVe/Ve siècle de notre ère. C’est le plus ancien exemplaire complet du Livre des Psaumes et a été trouvé sous la momie d’un enfant dans une tombe de l’époque paléochrétienne à Beni Suef.
Les trois coffrets d’Evangile
Parmi les pièces sauvées figurent les trois coffrets d’Evangile fabriqués de bois et de couverts d’argent doré composantes de l’exposition. Néanmoins, chacun d’eux provient d’une église et d’une époque différente.
Le premier vient de l’église de Sainte-Barbara du Vieux Caire. « Selon l’inscription arabe du côté, ce coffret et l’Evangile qu’il contenait sont dédiés à la chapelle de l’Archange Michel de l’église de Sainte Barbara en 1724 », explique Zarif dans des déclarations à Al Ahram Hebdo. Sur ce coffret, une grande croix constitue le motif dominant, encadré par des textes coptes. Toujours provenant du Vieux Caire, le deuxième coffret exposé a été découvert à l’église de la Vierge au sein de Qasrat Al-Rihane. « D’après une inscription arabe, il date de 1424 », reprend Zarif. Plus riche en ornements, ce coffret comporte une croix avec un texte copte et une décoration florale.
Les extrémités de la croix sont décorées par du verre coloré, alors que les coins du coffret sont ornés de motif floral où dominent les marguerites et les vignes torsadées. Quant au troisième coffret, il se distingue par la croix à tête triangulaire. Il est orné de deux lignes de textes coptes. Les motifs floraux, habilement dessinés, dominent tout le coffret.
L’exposition contient aussi un chapiteau en calcaire. « Vu ses ornements et l’histoire de son arrivée au musée, ce chapiteau est énigmatique », souligne l’adjoint du musée. Ce chapiteau est divisé en deux. La partie supérieure est ornée d’un relief sculpté : un visage humain entouré de feuilles d’arbres. Selon Zarif, c’est la première fois qu’un visage apparaît dans un motif ornemental. Tandis que la partie inférieure est décorée de l’épine du Christ. « On ne sait pas exactement les origines de cette pièce. Le musée l’a achetée à un certain Abbad Ali Al- Awadi. Il faut étudier cette oeuvre. Mais vu sa beauté, et sa rareté, cette pièce a été intégrée dans l’exposition », reprend Zarif.
3 livres sur l’histoire de la fondation du musée
Le premier présente le prologue du guide du Musée copte réalisé par Marcus pacha. Il expose le texte de la loi 14 promulguée en 1931 par le roi Fouad Ier de transférer la propriété du Musée copte de celle du patriarcat orthodoxe au ministère d’Al- Maaref Al-Omoumiya, équivalent du ministère de l’Education, selon Al Ahram Hebdo.
Le deuxième livre met l’accent sur la liste des manuscrits coptes et arabes qui se trouvaient au Musée copte, au patriarcat et dans les monastères de toute l’Egypte jusqu’en 1930. Dans la même vitrine, le visiteur peut lire un article rédigé par Sémaika pacha, qui raconte l’histoire de la fondation du Musée copte. Ce texte est écrit à l’occasion de la visite de Sa Majesté le sultan Fouad Ier, le mardi 21 décembre 1920, au Musée copte. L’exposition regroupe toutes les étapes de la fondation du Musée copte et montre les efforts de son créateur.