Une belle tablée, un bon repas, une ambiance joyeuse, des cadeaux surprenants… C’est sur les femmes que reposent en grande partie les préparatifs des fêtes de fin d’année.
Si les fêtes de fin d’année sont censées être un moment de partage, cette période signifie un stress supplémentaire pour bien des femmes. Entre les achats, la confection du menu et l’organisation des festivités, Noël ne fait qu’amplifier la charge mentale des femmes, déjà lourde toute l’année.
À l’approche des fêtes, nombreuses sont les femmes, mères de famille ou non, qui s’essuient déjà le front devant leur interminable to-do list. Entre l’achat des cadeaux, la composition du menu de Noël, l’organisation générale, la décoration de la maison pour mettre toute la famille dans l’esprit de Noël et le rangement post-Réveillon, le concept de charge mentale prend un tout autre sens.
Selon une étude parue en novembre 2023, 40% des femmes déclarent être angoissées par les fêtes de fin d’année. Sans surprise, Noël ne fait qu’amplifier la charge mentale que les femmes subissent déjà quotidiennement. Ce sont même 53% des mères de famille de 35-54 ans qui disent supporter cette pression en décembre. Au contraire, 62% des hommes ne se sentent pas concernés.
Si la tradition veut que le Père Noël soit un homme, la réalité est tout autre. Les femmes sont souvent les travailleuses invisibles de la magie de Noël.
Noël, point culminant de la charge mentale
De cadeau à fardeau, il n’y a qu’un pas. En effet, à l’approche des fêtes de fin d’année, la responsabilité de l’achat des cadeaux revient aux femmes dans 95% des cas, selon un sondage de CCM Benchmark Institut datant de 2013. « Je suis contente qu’on arrive début décembre pour les décorations et l’ambiance, mais tout retombe quand je vois qu’il me revient la charge de chercher tous les cadeaux pour la famille de mon mari », témoigne Laurie, trentenaire et mère d’une petite fille. « Je n’ai même plus la joie de trouver “le” cadeau, il faut simplement que je me dépêche de trouver un cadeau ».
Pour beaucoup, Noël se doit d’être extraordinaire et féérique. Une belle tablée, un bon repas, une ambiance joyeuse, des cadeaux surprenants… Tout doit être impeccable pour réunir tout le monde et passer un bon moment. Un travail invisible qui n’est pas pris en charge par les lutins mais bien par les femmes, qui portent sur leurs épaules la réussite de cette journée. « Les femmes sont les principales victimes de cette pression sociale. Si c’est mal organisé, si le repas n’est pas bon, si les cadeaux ne plaisent pas, c’est en général à elles qu’on le reproche et pas aux hommes », souligne Marie
Selon l’Insee, les femmes prenaient en charge 64% des tâches domestiques et 71% des tâches parentales au sein des foyers, nous rappelle Marie « C’est une répartition qui, finalement, n’a pas trop de raison de changer le jour de Noël », explique-t-elle. Elodie se dit épuisée par ce marathon organisationnel. Cette mère de deux enfants en bas âge doit conjuguer travail, responsabilités familiales et planifications des fêtes de fin d’année. « Ce moment est tout sauf magique pour moi, entre la préparation, la vaisselle et surtout le ménage le lendemain… Mais aussi les gosses à gérer : on se retrouve à faire cuisinière, ménagère et nounou ! », s’agace-t-elle. Même son de cloche pour Rebecca, la cinquantaine et mère de deux grands enfants : « C’est à moi de trouver les cadeaux pour enfants, mari et père. Mais qui se creuse la tête pour me trouver quelque chose qui me plaît vraiment ? C’est à moi de réfléchir au dîner du 24 au soir et au repas du 25, de faire les courses en conséquence et de préparer les repas ». Pour ces femmes, le temps des fêtes devient synonyme de surcharge et de corvées plus que de ressourcement.