Le nouveau président libanais, Joseph Aoun, entame lundi des consultations parlementaires en vue de désigner un Premier ministre pour former un gouvernement qui devra relever des défis majeur dans un pays en crise, selon l’AFP.
Ces consultations, une obligation constitutionnelle dans le cadre du système confessionnel de partage du pouvoir au Liban, interviennent quelques jours après l’élection de M. Aoun, sous pressions étrangères, notamment de la part des États-Unis et de l’Arabie saoudite, pour une issue rapide.
Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par Najib Mikati, le petit pays méditerranéen n’avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d’un an, avant un cessez-le-feu fin novembre, le Hezbollah libanais à Israël.
Parmi les noms évoqués pour le poste de Premier ministre, qui est réservé à un musulman sunnite, figure M. Mikati, le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi et le juge président de la Cour internationale de justice (CIJ) qui siège à La Haye (Pays-Bas), Nawaf Salam.
M. Aoun entamera des consultations dès 08H00 locales (06H00 GMT) en rencontrant le puissant président du Parlement et allié du Hezbollah pro-iranien, Nabih Berri.
Cette formation et le mouvement Amal de M. Berri soutiennent M. Mikati, a déclaré à l’AFP une source proche du Hezbollah.
Sa désignation “fait partie de l’accord conclu avec l’envoyé saoudien (…) qui a conduit le Hezbollah et Amal à voter pour porter M. Aoun à la présidence” le 9 janvier, a ajouté cette source sous couvert d’anonymat en raison du caractère sensible du dossier.
L’Arabie saoudite et les États-Unis ont été en première ligne des efforts diplomatiques internationaux pour mettre fin à deux ans de vacance présidentielle au Liban.
Ryad avait auparavant pris ses distances de la scène politique libanaise pendant des années, opposé à l’influence du Hezbollah, depuis fortement affaibli par sa confrontation avec Israël.
M. Mikati, qui entretient de bonnes relations avec les partis politiques libanais et plusieurs pays étrangers, a nié l’existence d’un tel accord préalable.