Le ministère du Tourisme et des Antiquités a annoncé, la semaine dernière, l’inauguration des nouveaux sites archéologiques au public après leur restauration. Ce sont des monuments considérés comme les plus spectaculaires dans la région. Il s’agit de trois tombes : Miro à el-Assassif, Djehuty et Hery dans la région de Dra Abul Naga et des deux salles : celle au nord et du sud dans le temple de Hatchepsout à Deir el-Bahari.
Djehuty et Hery accueillent les visiteurs !
La semaine dernière le SG du Conseil suprême des Antiquités Dr Moustafa Waziri a inauguré deux tombes appartenant à deux hauts responsables dans la période du début de la 18ème dynastie du Nouvel Empire. Ont assisté, l’ambassadeur de l’Espagne en Égypte, Álvaro Iranzo, le président du Conseil suprême des recherches scientifiques en Espagne, Eloísa del Pino. Étaient également présents, l’éminent archéologue Dr Zahi Hawass, le directeur général des antiquités de la Haute-Égypte Dr Fathy Yassin et le directeur de la mission José Manuel Galán.
Pour sa part, Dr Waziri a indiqué que ces deux tombes furent découvertes lors des travaux de fouilles de la mission conjointe égypto-espagnole en 2002.
Tombe de Djehuty
Il s’agit de la tombe de Djehuty en forme de lettre « T », comme la plupart des tombes de la 18ème dynastie. « La tombe se compose d’une entrée, d’une salle de colonnes et d’un puits funéraire. », a expliqué Dr Waziri, tout en signalant que les murailles de deux tombes sont ornées d’inscriptions.
D’ailleurs, les travaux de restauration de deux tombes concernaient le renforcement architectural des murs, du plafond et des colonnes, outre le nettoyage, et l’installation d’un système d’éclairage utilisant de l’énergie verte ainsi que la réfection du plancher en bois.
Le SG du SCA a expliqué que Djehuty était le superviseur du Trésor du pays et des travaux d’artisanats et d’artistes au cours de la période de la reine Hatchepsout. De même, il était chargé d’enregistrer les voyages de la reine vers le Pays de Pount, pour obtenir de l’électrum qui est un alliage composé d’or et d’argent. C’est la matière avec laquelle les sommets des obélisques à Karnak ont été recouverts.
En ce qui concerne la tombe, la salle devant la chambre funéraire est caractérisée par des inscriptions montrant 43 chapitres du Livre des Morts. C’est la première fois qu’on découvre des chapitres complets du Livre sur les murs des tombes.
La tombe de Hery
Cette deuxième tombe appartient à Hery, le superviseur des dépôts royaux. Le chef de la mission du côté espagnol José Manuel Galán a expliqué que le nom de Djehuty et son visage dessiné sur les murailles de la tombe ont été systématiquement endommagés après sa mort afin d’effacer son identité. Et de poursuivre que les inscriptions de la tombe signalent qu’elle n’est probablement pas d’origine égyptienne. Ce qui a poussé Djehuty à prouver sa connaissance de l’écriture égyptienne et les premiers textes religieux et ses rituels.
Pour sa part, le directeur général des antiquités de la Haute-Égypte Dr Fathi Yassin a clarifié que la mission égypto espagnole opérant sur le projet de Djehuty a exploré et restauré et documenté tous les résultats de recherches concernant les monuments funéraires et les tombes des personnes de la classe moyennes et supérieures dans la région de Dra Abul Naga.
Rappelant que la mission au cours d’une vingtaine d’année a réussi à révéler un certain nombre de découvertes importantes à Dra Abul Naga, entre autres une peinture représentant la reine Hatchepsout, une collection de boucles d’oreilles trouvée à l’entrée de la tombe de Djehuty, huit bouquets de fleurs qui datent de plus de 3000 milles ans avant J.C., un cercueil de la 17ème dynastie, un sarcophage d’une fille de 15 ans, et un jardin funéraire, le seul découvert en genre jusqu’à nos jours.
Inauguration de deux salles d’Amon à Deir el-Bahari
Deux salles du nord et du sud d’Amon qui se trouvent sur la terrasse du temple de la reine Hatchepsout à Deir el-Bahari ont été inaugurées ainsi que la tombe de Méru dans la nécropole d’al-Assassif du nord. Ont assisté à l’inauguration Dr Moustafa Waziri, SG du Conseil Suprême des Antiquités, Dr Anna Wodzińska, directrice du Centre polonais d’archéologie méditerranéenne de l’Université de Varsovie, accompagnée par Dr Zahi Hawass, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, Dr Patrick Zuwidksy, chef de la mission archéologique égypto polonaise opérant au temple de Hatchepsout et Dr Fathy Yassin, directeur général des antiquités de la Haute-Égypte.
Selon Waziri, les deux salles inaugurées entourent le sanctuaire principal du dieu Amon-Ra dans le temple de Hatchepsout. Elles ont été ouvertes au public en 2017.
« La restauration a été effectuée par des conservateurs, des architectes, des ingénieurs et des égyptologues de la mission.», a souligné Waziri, et d’ajouter que les études fournies sur les inscriptions des murailles de la salle au sud, ont prouvé qu’elle était probablement utilisée pour stocker les substances aromatiques et les robes de lin utilisées pendant les rituels religieux.
Quant aux inscriptions sur les murs de la salle au nord, elles contenaient des scènes représentant la reine Hatchepsout et le roi Thoutmôsis III présentant des offrandes de sacrifices au dieu Amon-Ra.
Pour sa part, Dr Anna Wodzińska a signalé que derrière les portes de deux salles, on trouve une scène représentant l’ingénieur Senenmout, qui a bâti le temple d’Hatchepsout. Ladite scène présente l’homme débout.
Tombe de Meru
Cette tombe appartient à Méru, un haut fonctionnaire dans la cour du pharaon Montouhotep II, fondateur du Moyen Empire, et roi de la 11ème dynastie. La tombe est creusée dans le rocher qui se trouve au nord d’al-Assassif à Deir el-Bahari.
“Il s’agit du premier site d’une période aussi ancienne dans la rive occidental de Louxor, qui a ouvert ses portes aux visiteurs.”, a déclaré le communiqué du ministère.
La tombe se trouve en face du couloir menant au temple du roi Montouhotep II. Elle contient une façade et un couloir menant à une chapelle d’offrandes avec une niche pour une statue du défunt. Dans la chambre funéraire se trouve un puits funéraire avec un sarcophage.
Pour sa part, Dr Patrick Zuwidksy a dit que cette tombe était connue dès la moitié du 19ème siècle. En 1996, les murailles ont été nettoyées par une équipe de restaurateurs italiens. Ensuite entre 2015 et 2023, l’équipe de la mission archéologique conjointe égypto-polonaise a restauré la tombe et l’a documentée.












