« Je vais composer pour toi une chanson qui vivra plus de cent ans », a dit le compositeur Baligh Hamdi à Naqchbandi. Quelle est l’histoire ?
En 1972, le président Sadate célèbre les fiançailles de l’une de ses belles-filles. Parmi les participants figurent le récitateur religieux cheikh Sayed Al-Naqchbandi, le musicien Baligh Hamdi et le présentateur à la radio Wagdy Al-Hakim.
Sadate écoutait Naqchbandi depuis un certain temps, et lorsqu’il le rencontra cette fois-ci, il pensa à ajouter un nouvel affluent à ses prières religieuses, et dit à Baligh Hamdi : « Pourquoi ne composeriez-vous pas pour le cheikh Sayyed ? » Il ordonna alors à Wagdy Al-Hakim de suivre l’affaire et de le tenir informé de l’évolution. Et ce fut le début.

Naqshbandi est le maître du mudahin en Egypte et un cas unique dans les chants soufis, il a réussi à capturer les cœurs, les secouant avec sa mélodie et les faisant lever les yeux au ciel.
Entre la maladresse de Naqshbandi et l’intelligence de Baligh Hamdi :
C’était un ordre présidentiel qu’on ne pouvait pas refuser, mais Naqshbandi était gêné parce qu’il était lecteur et adepte du soufisme et qu’il ne pouvait pas devenir chanteur, d’autant plus qu’il considérait Baligh Hamdi comme un simple compositeur de chansons de danse.
Il se tourna vers le poète Abdel Fattah Moustafa et lui demanda d’écrire un texte religieux empreint de contentement, d’espoir et de confiance en Dieu.
Naqchbandi a chanté, scandé et secoué la conscience de l’Egypte et des Arabes, et a été la harpe du ciel qui jouait pendant le Ramadan après l’iftar.
La chanson a vue le jour avec ses paroles qui enchantent nos oreilles jusqu’à nos jours.
Mon Seigneur, à ta porte j’ai tendu les mains… En qui puis-je me réfugier si ce n’est en toi, mon Seigneur ?
Je me lève la nuit et la nuit se tait… Je prie et le murmure de ma supplication est rosé de larmes.
Je me réfugie dans la lumière de ton visage… et celui qui se réfugie en toi ne sera pas troublé à jamais.
Peu importe ce que je rencontre dans le monde, tu es une distraction de ce que mon corps voit.