Les Egyptiens ont un talent unique : transformer et adapter les mots étrangers pour les intégrer dans leur langue. En effet, ils empruntent des termes d’origine anglaise, française, turque ou italienne, qu’ils réinterprètent à leur manière. Cela illustre comment les langues s’enrichissent mutuellement au fil des échanges culturels.
Avowara
Ce mot est apparu dans le langage des jeunes il y a environ quinze ans. Dérivé de l’anglais over, qui signifie “c’est trop”, il sert à demander à quelqu’un d’arrêter ses exagérations, qu’il s’agisse de paroles, de gestes ou d’attitude. On dit alors : «Kéfaya avowara», soit «Arrête ton exagération».
Sayive

Avec l’arrivée du vocabulaire lié à Internet en Égypte, les Égyptiens ont trouvé leur propre façon de traduire ces termes. Si les logiciels proposent des versions officielles, la rue préfère des adaptations plus locales. Ainsi, le mot anglais save (sauvegarder) a donné naissance au très égyptien «sayive». Aujourd’hui, on ne sauvegarde pas un fichier, on le sayive. Un exemple d’appropriation linguistique parfaitement assumée !
Ballo
D’origine italienne, ce mot désigne quelque chose qui fait beaucoup de bruit, comme un grand marché ou un souk animé. Les habitants du Caire l’utilisent souvent pour qualifier un brouhaha infernal.
Proverbes Hamou ala batnou

Ce proverbe décrit une personne préoccupée uniquement par son appétit. Il est souvent utilisé pour qualifier quelqu’un qui mange avec excès. Etqaal ala el-roz yestéoui Traduit littéralement, il signifie : «Il faut laisser le riz cuire à son rythme». Ce proverbe souligne l’importance de la patience et du temps dans la réalisation des choses.