Cette pièce unique, c’est un pectoral en or du pharaon Aménémopé, qui appartient à la 21ème dynastie. Il fut découvert à Tanis par l’égyptologue Pierre Montet en 1940. Le pectoral est attaché à une lourde chaîne d’or d’une longueur de 46 cm, qui est accrochée à une plaque d’or carrée de 8.8*8.9 cm. Le décor du pectoral reprend l’architecture d’une porte de temple, surmontée d’une corniche à gorges, sur laquelle s’étire – tout comme dans les temples – une représentation du soleil ailé. La partie basse du pendentif est constituée d’une frise de treize motifs répétés en alternance : le pilier Djed est reproduit sept fois, alors que la boucle Tit figure six fois. Ces emblèmes de protection sont respectivement associés à Osiris et Isis.
Le tableau scène central, évocation d’un rite funéraire, est décliné dans un cadre bordé d’une frise ramesside. Si cette scène est très fréquente dans l’iconographie funéraire, Christiane Ziegler en explique cependant, ici, l’originalité : “De tous les pectoraux de Tanis, celui-ci est le seul à mettre en scène le pharaon. Le décor, exécuté au repoussé sur la feuille d’or, montre le roi Aménémopé offrant de l’encens et une libation au dieu des morts Osiris. Un motif identique est ciselé sur la plaque du fond”.
Le pharaon coiffé du némès et vêtu d’un pagne à devanteau, est debout, dans l’attitude de la marche. Il est face à Osiris qui lui est assis sur son trône. Le dieu du monde souterrain, coiffé de l’imposante couronne Atef, est représenté dans son aspect momiforme. Il serre, contre sa poitrine, le fouet et le fléau. Aménémopé lève la main droite et tient dans la gauche une cassolette d’encens.
Cette pièce se trouve au musée égyptien à Tahrir.