Sous la présidence d’Abdel Fattah Al-Sissi, l’Etat égyptien accorde une attention constante aux personnes en situation de handicap, avec des directives continues à toutes les institutions de l’Etat pour travailler à leur autonomisation, leur formation et leur intégration dans la société en tant que priorité absolue. Dans le cadre de la Nouvelle République, l’Egypte a pris des mesures concrètes et importantes en faveur de ces personnes « à l’esprit combatif », visant à garantir les moyens qui favorisent leur intégration dans la société.
Le handicap est un enjeu social majeur lié au développement
Le concept de handicap a évolué au fil du temps, englobant à la fois des aspects sociaux et médicaux. La loi égyptienne n° 10 de 2018 définit la personne handicapée dans son article n° 2 comme étant « toute personne confrontée à un handicap physique, sensoriel, mental ou psychologique, temporaire ou permanent, l’empêchant de participer pleinement et efficacement à la vie sociale et économique ». Actuellement, environ 1 milliard de personnes, soit 15 % de la population mondiale, souffrent d’une forme ou d’une autre de handicap. 80 % d’entre elles se trouvent dans les pays en développement.
Par Marwa Mourad
« L’inclusion des personnes ayant des besoins spécifiques est une responsabilité nationale et un devoir moral. L’Etat s’engage à fournir tous les moyens nécessaires pour soutenir les personnes ayant des besoins spécifiques afin de leur permettre de réaliser leur plein potentiel », a déclaré le Président Abdel Fattah Al-Sissi.
Il est donc essentiel de prendre des mesures concrètes pour garantir l’inclusion des personnes handicapées dans tous les aspects de la vie. Cela passe par l’investissement dans des technologies et des services d’assistance, la promotion de l’inclusion dans l’éducation et l’emploi et la lutte contre les préjugés et la discrimination.
Intégration, Autonomisation, Participation
L’Egypte figure parmi les premiers pays à avoir adhéré à la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées en 2007. En 2016, le Président Abdel Fattah Al-Sissi a lancé l’initiative « Intégration, Autonomisation, Participation » pour soutenir et autonomiser les personnes handicapées. Cette initiative vise à adapter le secteur des télécommunications et des technologies de l’information pour fournir des services éducatifs et de santé aux personnes handicapées. La promulgation de la loi n° 10 de 2018 relative aux personnes handicapées constitue une étape majeure pour l’obtention de leurs droits. La loi accorde de nombreux privilèges à ces combattants afin de soutenir leur autonomisation scientifique, professionnelle et économique. La création du fonds Capables malgré la différence, ratifié par le Parlement en décembre 2023, est la dernière initiative en date visant à renforcer l’autonomisation économique des personnes handicapées. Ce fonds vise à fournir un financement aux projets d’autonomisation des personnes handicapées. En bref, le handicap est un enjeu social majeur étroitement lié aux questions de développement.
Non à la discrimination
La loi n° 39 de 1975 sur la réadaptation, modifiée par la loi n° 49 de 1982, a augmenté le quota d’emploi pour les travailleurs handicapés de 2 % à 5 %. La loi n° 10 de 2018 sur les droits des personnes handicapées interdit la discrimination fondée sur le handicap : interdiction de toute discrimination fondée sur le handicap, le type de handicap ou le sexe de la personne handicapée, suppression de tous les obstacles qui empêchent les personnes handicapées de jouir de leurs droits et réduction des heures de travail dans toutes les administrations publiques d’une heure par jour rémunérée pour les travailleurs handicapés.
Des chiffres clés
Le taux de personnes handicapées varie d’un gouvernorat à l’autre en Egypte. D’après l’enquête nationale sur le handicap réalisée par l’Agence centrale de la mobilisation publique et des statistiques (CAPMAS) en 2023, les personnes souffrant de handicap représentent 11,2 % de la population. La fréquence des handicapés est plus élevée dans les zones urbaines (12,7 %) que dans les zones rurales (9,7 %). Le gouvernorat de Charqiya arrive en première position, avec un taux de 7,5 % du nombre total de personnes handicapées dans le pays, suivi par celui de Damiette (7 %), puis Daqahliya (6,2 %), Alexandrie (5,5 %) et Béni-Soueif (5,3 %). Les gouvernorats avec les taux les plus faibles de personnes handicapées sont Assiout (2,9 %), Matrouh (2,6 %), la mer Rouge (2,1 %) et le Sud -Sinaï (1,8 %).
D’après la CAPMAS, le taux de personnes souffrant d’un handicap « de grand à absolu » en Egypte a atteint 4,8 % de la population totale en 2022. Cette proportion est plus élevée dans les zones urbaines (5,1 %) que dans les zones rurales (4,7 %). Elle est également légèrement plus élevée chez les femmes (4,9 %) que chez les hommes (4,82 %). Les statistiques indiquent que les difficultés de motricité inférieure (grande ou absolue) sont le type de handicap le plus répandu en Egypte (2,65 %), suivi par la difficulté visuelle (1,36 %), la difficulté à prendre soin de soi (1,41 %) et la difficulté de motricité supérieure (0,78 %). Les taux les plus bas concernent les troubles psychologiques (0,20 %) et les difficultés d’apprentissage (0,08 %).
L’emploi des handicapés
Concernant l’emploi et le statut professionnel des handicapés âgés de 15 à 64 ans, 72,4 % des personnes handicapées de degré grave à profond ne travaillent pas. Les femmes handicapées sont les plus touchées par le chômage, avec un taux de 90,4 %. Par ailleurs, selon les statistiques, environ 15,8 % des personnes handicapées de degré grave à profond ne souhaitent pas travailler en raison de l’absence de transports adaptés à leurs besoins. 41,8 % des personnes handicapées de degré grave à profond qui sont au chômage souhaitent travailler dans le domaine administratif, 23,5 % d’entre elles souhaitent travailler dans le secteur artisanal ou professionnel et 9,2 % souhaitent travailler dans le domaine commercial.