Par: Walid Alaa Eddine
Le problème ne réside pas dans les “religions”, mais dans le fait que les gens les ont transformées en outils de jugement, alors que “la foi” – son essence – est une norme hautement autorégula- trice qui ne peut être me- surée ni contrôlée. Ainsi, l’ont-ils liée à un ensem- ble de pratiques et de rituels réguliers, et à un autre ensemble de règles formelles. Ensuite, ils ne se sont pas arrêtés là, mais ont monopolisé le système d’éthique – qui est à l’origine un produit hu- main commun – et l’ont lié à la religion au point que, selon eux, il a per- du son sens au-delà de son cadre ; peu importe que vous soyez sincère, honnête, généreux, coura- geux, loyal, ou ayant les mains non souillées, etc., ce qui compte, c’est de le faire dans les limites de la religion, oubliant qu’une personne peut être morale en dehors de la religion aussi bien qu’en son sein, et vice versa.
Réduire la valeur de “l’humanité”
Il y a une insistance sur le fait que l’éthique et le comportement n’ont au- cune valeur en dehors du domaine de la religion – comme ils le voient – car la partie restante ne les satisfera pas, qui est la foi ; car elle est limitée à la relation personnelle en- tre l’individu et son Sei- gneur, et comme il s’agit d’une relation qui ne peut être mesurée, elle ne peut être considérée comme un moyen de jugement ; ce qui ne satisfait pas les prêtres depuis que l’hom- me a commencé à peupler la terre. Le danger réside maintenant dans le fait que cela dépasse le cadre des prêtres pour devenir une culture générale où l’éthique et le comporte- ment reculent en tant que valeurs en dehors du cadre religieux. Ainsi, un hom- me évalue-t-il son voisin en fonction de sa religion – qu’ils soient d’accord ou différents – puis en fonction de son degré de dévotion s’ils sont d’ac- cord, réduisant ainsi la valeur de “l’humanité” en tant que valeur commune qui construit les sociétés, éliminant l’importance de “l’éthique et des lois qui les régissent” en tant que moyen d’organiser ces so- ciétés.