Par: Walaa El-Assrah
Trente jours d’abstinence et de privation. Un régime strict auquel le jeûneur est soumis. Chaque repas est chronométré, pas une seconde plus tôt ni plus tard. Alors pourquoi arrive-t-il souvent que le mois se termine sans que nous ayons pris plus de kilos, de cholestérol et de graisse alors que c’est le contraire qui est demandé ?
Au début de la deuxième semaine de ramadan, nous devons essayer une fois de plus de placer les quelques jours du ramadan sur l’index de la santé et de la forme physique en même temps que sur l’index du culte.
Dr Iman Mostafa, professeur au département de la nutrition et des sciences alimentaires du Centre national de recherche, explique que le système immunitaire fonctionne selon deux types : L’immunité innée ou naturelle, héritée des parents et l’immunité acquise à la suite d’une maladie ou de diverses vaccinations. Le jeûne joue un rôle majeur dans le renforcement de l’immunité naturelle et acquise. Une étude américaine a montré qu’un jeûne de longue durée stimule l’activité du système immunitaire qui se débarrasse des cellules mortes ou endommagées dont le corps n’a plus besoin.
Il contribue à la production de nouvelles cellules, ce qui renforce l’immunité. Des recherches ont été menées sur l’effet du jeûne intermittent sur les cellules immunitaires et il a été constaté que ces cellules quittent la circulation sanguine pendant le jeûne et se réfugient dans la moelle osseuse, riche en nutriments.
Le jeûne stimule également la sécrétion de plusieurs protéines qui contribuent à réguler le métabolisme, à réparer l’ADN, à renforcer l’immunité et à accroître les capacités cognitives.
Les mauvaises habitudes
Nous pouvons, sans le savoir, ne pas profiter des bienfaits du jeûne ou nous faire du mal en adoptant de mauvaises habitudes, telles que celles décrites par le Dr Amr Samir Al-Bahnasawi, professeur au département de la nutrition et des sciences alimentaires de l’Institut de recherche sur les industries alimentaires et la nutrition. Ces habitudes consistent à se gaver d’aliments gras et frits lors de l’Iftar.
Il est préférable de manger progressivement et de bien mâcher les aliments. Consommer des boissons gazeuses et des jus sucrés au lieu de boire de l’eau, entraîne une déshydratation et une soif accrue au cours de la journée, ainsi qu’un apport calorique important.
Négliger le repas de sohour, fait également partie de ces mauvaises habitudes car certains pensent qu’il vaut mieux éviter le Sohour, ou le remplacer par un morceau de Konafa ou des pâtisseries, ce qui entraîne des sensations de faim et de fatigue pendant la journée, alors qu’il vaut mieux manger un repas de Sohour équilibré qui contient des protéines et des fibres, comme des œufs, du yaourt et de l’avoine.
Le choix des plats du Ramadan
Dr Dina Mostafa Mohammed, chercheur au département de la nutrition et des sciences alimentaires de l’Institut de recherche sur les industries alimentaires et la nutrition, explique l’importance d’avoir un plat de dattes sur la table du ramadan, de rompre le jeûne d’abord avec quelques dattes, puis d’avoir un plat de soupe chaude, car c’est une bonne source de reconstitution des fluides perdus.
Les soupes de légumes, les soupes de lentilles jaunes et les soupes de gruau sont les types préférés qui apportent une valeur nutritionnelle en vitamines et en sels minéraux, ainsi que des fibres qui donnent une sensation de satiété. En ce qui concerne le plat principal, il est recommandé de préparer un plat qui contient de la viande maigre et des féculents tels que du riz, des pommes de terre, du gruau, des pâtes, du pain ou des légumes cuits.
La meilleure salade à préparer pendant le ramadan est une salade de légumes. Il faut toutefois s’abstenir d’acheter des salades toutes prêtes qui contiennent de la mayonnaise ou des féculents, comme les pommes de terre et le maïs.
La journée de votre élève : étudier deux heures après la rupture du jeûne
Tirer le meilleur parti de la journée scolaire tout en jeûnant n’est pas difficile. Dr Rania Ahmed Bassiouni, chercheur au département de la nutrition et des sciences alimentaires à l’Institut des industries alimentaires et de la nutrition : « Il faut veiller à retarder le repas du sohour jusqu’à quelques minutes avant le début du jeûne afin d’éviter de prolonger les heures de jeûne, d’accroître la sensation de fatigue et le manque de concentration. » a-t-elle fait savoir.
Pour un Sohour sain, vaut mieux privilégier les protéines comme les œufs, les haricots et les produits laitiers comme le yaourt et le fromage blanc. Le repas doit également comprendre des glucides complexes tels que de la purée de pommes de terre ou du pain ainsi que des légumes frais et des fruits riches en potassium tels que les bananes. Pensez à réduire progressivement la quantité de nourriture que vous consommez !
Se débarrasser des réserves de graisse.
Dr Nadia Samy, chercheur au département des hormones de l’Institut de recherche médicale et d’études cliniques, confirme que le jeûne est en effet un moyen efficace d’améliorer la santé générale. Des recherches ont montré qu’un jeûne de 15 à 17 heures par jour pendant 30 jours, présente de nombreux avantages pour stimuler l’immunité, notamment la modulation de la réponse immunitaire, l’amélioration de la mémoire immunitaire et la réduction de l’inflammation dans l’organisme.
Pendant le jeûne, l’organisme utilise le glucose stocké dans le foie et les muscles comme source d’énergie et, lorsque les réserves sont épuisées, il brûle les graisses pour obtenir de l’énergie, en les décomposant en cétones qui peuvent fournir au cerveau et à d’autres organes vitaux l’énergie nécessaire.
Enfin, il est important de se reposer suffisamment, au moins 8 heures par jour, et d’éviter le stress qui peut affecter négativement les performances du système immunitaire.