Les robes étaient souvent un symbole de féminité, de luxe et du goût raffiné. Les maisons de couture développaient souvent des motifs adaptés aux stars du ciné-ma et du théâtre, tous dérivés du cœur de la rue, plein de couleurs et de robes différentes qui reflétaient les goûts du public. A vrai dire, un goût qui reste jusqu’à nos jours inoubliables et gravés dans notre mémoire. C’est pourquoi, lorsqu’une jeune fille consulte aujourd’hui l’album photos de sa mère, ou même regarde Faten Hamama, Chadia, Hend Rostom, Soad Hosni, Sabah, Nadia Lotfi et d’autres esthéticiennes de la belle époque, vous allez certes constater la grande différence entre ce que les femmes portaient dans le passé et les scènes déformées d’aujourd’hui qu’on croise dans la rue. Parfois, certaines d’entre elles déplorent le beau passé d’une élégance remarquable et d’une délicatesse inoubliable, en particulier après la quasi disparition de la robe qui a valu à la femme l’appellation de Hanem, ou «Lady» à cette époque. Etant toujours au début d’une nouvelle année et de ses célébrations, une question frôle les esprits : où est la robe d’antan?!
On croyait que les robes des années 50 sont révolues à jamais, mais il n’en est rien. Ces vêtements aux épaules étroites et douces, serrées à la taille ont fait un retour en force et on ne compte plus les femmes qui se les arrachent. Mais, comment expliquer le retour en grâce de la robe des années 50 qu’on croyait tom-bée en désuétude. Nous sommes au bord d’un changement radical dans le monde de la mode.
Dernièrement, l’industrie a fait de grands progrès en étant plus inclusive pour les modèles de toutes formes et tailles. Des Egyptiennes veulent retrouver leur élégance et liberté face à l’invasion du pantalon, phénomène jugé défavorable à l’image de la femme. nous années 1960, la resplendissante Soad Hosni, la légendaire Hind Rostom ou encore les mythiques Chadia et Sabah.
Des canons de beauté qui nous ont séduits avec leurs jolies robes . D’aucuns semblent offusqués par l’accoutrement actuel des filles et femmes qu’ils jugent trop masculin. Selon eux, depuis quelques années, les codes vestimentaires ont bien changé et la femme égyptienne a perdu son élégance. On dirait que l’époque est à la laideur. Promenez-vous dans n’importe quelle rue et vous verrez.
Aujourd’hui, la plupart des femmes se ressemblent. Beaucoup portent ce même jean écorché aux genoux et un tee-shirt ou un body moulant, devenus les vêtements de tous les jours.. Où est donc cette identité égyptienne ? Pourquoi les femmes d’aujourd’hui ne se mettent plus en robe, symbole de la féminité et de l’élégance ? Où est cette pièce clé, symbole de féminité, que l’on porte rarement de nos jours ? ». Des questions qui reviennent comme un leitmotiv. Essayez un jour de porter une robe cloche ressemblant à celle de Soad Hosni (la Cendrillon du cinéma égyptien, vous trouverez que tous les regards sont braqués sur vous comme si vous venez d’une autre planète.
En plus, vous aurez droit à de jolis commentaires. Depuis, un vent de nostalgie souffle à la mode des années 50. Ainsi, vous ne ressentirez plus le besoin de retourner au pantalon. C’est donc tout naturellement que vous aviez décidé un jour de ne plus en porter.
Evolution de l’Egyptienne au fil des années
Fatma Ebeid, styliste et propriétaire d’un atelier de confection de robes, pense que l’allure de la femme égyptienne a évolué au fil des années et a toujours reflété son héritage culturel. Dans les années 1950 et 60, les femmes ont porté des robes et minijupes. Dans les années 1970, la société égyptienne s’est beaucoup ouverte au monde, et on a vu apparaître les pantalons au cours des années 1980. Et bien que porter une robe soit rare, cela n’a jamais vraiment été démodé puisque c’est le vêtement féminin par excellence et la pièce incontournable de la garde-robe d’une femme : robe de jour, robe de soirée ou robe de mariage.
Elégante, raffinée et parfaite pour les grandes occasions. « Pourtant, une robe n’est pas le vêtement le plus simple à porter. Savoir por-ter une robe est un art. C’est plutôt une question de morphologie. Il faut également savoir la choisir, faire en sorte qu’elle dissimule les défauts du corps.
Référence de beauté, de féminité et d’élégance
Sanaa, comptable, affiche égale-ment sa nostalgie pour les robes des années 1960/70 qui sont encore de nos jours une véritable référence de beauté, de féminité et d’élégance. Elle trouve qu’il y a un plaisir particulier, difficile à expliquer, à porter des robes ou même des jupes bien plus féminines qu’un pantalon. La misogynie est dépassée, les hommes et les femmes occupent les mêmes postes et ont relativement le même train de vie, avec les mêmes responsabilités dans quasiment toutes les sociétés supposées être civilisées, alors pourquoi reprocher à une femme ce qu’on ne reprochera jamais à un homme?», se demande-t-elle.
C’est la raison pour laquelle Dina Anouar estime que le port de la robe s’avère être le premier pas pour libérer la femme des contraintes de la société. Pour elle, porter une robe c’est vivre sa liberté et se révolter contre l’image réservée aux femmes. Autrement dit, la femme, qui n’a pas de liberté vestimentaire n’a aucun droit à choisir sa vie, son éducation, son travail.