Même si ce n’est pas de gaîté de coeur, le monde entier pourrait de gré ou de force, être obligé de se faire vacciner. Au fil des semaines, force est de se rendre à l’évidence : sans vaccin, point de salut pour voyager dans le monde de post-Covid-19. Et ce d’autant plus qu’on est loin d’avoir circonscrit ce satané coronavirus qui, de variant en variant, déjoue les pronostics et poursuit sa folle propagation à travers la planète.
Cette injection “non-obligatoire” officiellement, reste aujourd’hui notre seul sauf-conduit pour le monde d’après. Les pays les plus avancés dans la vaccination sont ceux qui ouvrent aujourd’hui leurs frontières. Même si l’on ignore encore beaucoup de choses, sur l’efficacité des différents types de vaccins disponibles à long terme, par exemple, leur innocuité vis-à-vis des personnes non vaccinées, leur résistance aux différents variants, la fréquence de répétition (délai entre deux injections)… En revanche, nous avons une certitude, une seule : sans vaccin, point de salut! Elle fit un pas calme vers le médecin, qui lui ferait l’injection qu’elle attendait. À l’intérieur de la salle médicale, il y avait d’autres personnes âgées de plus de soixante-cinq ans souffrant de maladies chroniques.« Je pense que ce vaccin me protègera, affirme Elham Al-Khatib, qui s’est rendue au centre de vaccination de Nozha au quartier d’Héliopolis pour recevoir la première dose de vaccin. “Si je suis exposée au coronavirus, cela passera comme un rhume…”, assure-t-elle avec pleine conviction. Elham figure parmi les premières catégories des citoyens égyptiens qui ont été identifiées par le ministère de la Santé et qui ont commencé à recevoir le vaccin contre le Coronavirus, ceci plus les équipes médicales il y a quelques mois. La campagne de vaccination contre le Coronavirus a débuté en Égypte le 24 janvier dernier. Le ministère égyptien de la Santé a consacré 40 centres à travers le pays aux vaccinations. Pourtant, après environ un mois du lancement de la campagne, il y avait un refus de se faire vacciner de la part des équipes médicales et dont le taux n’a pas dépassé 40 pour cent, selon les déclarations des responsables. Le 28 février, le ministère de la Santé a lancé un site web pour enregistrer les demande.
35 millions classésprioritaires
Bien qu’environ 35 millions d’Égyptiens soient classés parmi les groupes prioritaires pour recev-oir le vaccin, seuls environ 400.000 citoyens se sont inscrits pour rece-voir le vaccin au cours des huit premiers jours du lancement du site web, selon les déclarations de la ministre de la Santé Dr Hala Zayed, ce qui signifie moins de deux pour cent du nombre ciblé.Les piétons dans les rues du Caire ressentaient un état d’indifférence quant à la pandémie du Covid-19, ce qui justifie la faible demande de recevoir les vaccins au début de la campagne de vaccination. Cependant au cours des semaines dernières, l’attitude des citoyens a changé. L’augmentation des cas d’infection et des décès dus à la pandémie, l’infection répétée de certaines personnes plus d’une fois, l’intensification des appels à la vaccination tout en clarifiantleur importance dans la réduction des décès, et enfin l’explosion des cas en Inde nous montrent à quel point la situation est fragile et à la merci d’une simple mutation. Aussi beaucoup de personnes ont-elles commencé à changer d’avis sur la question de la vaccination.
Dr Khaled Mégahed, porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré en mai dernier qu’il y avait eu récemment une forte demande de vaccination, et que le nombre de personnes ayant enregistré des demandes pour recevoir le vaccin a atteint plus de 3 millions de per–sonnes, dont 2 millions ont effec-tivement reçu des lettres précisant la date et le lieu de réception des doses, tandis que près de 1,5 mil-lion de personnes sont déjà vaccinées. Zeinab, une femme au foyer, a été infectée par le coronavirus en mai 2020, et la voilà de nouveau infectée ainsi que son mari quelques mois plus tard.Hala n’était pas pleinement convaincue de se faire vacciner, et ce pour plusieurs raisons, y compris la crainte qu’expriment certains médecins et experts vis à vis des effets secondaires possibles résultant du vaccin. Mais Elle a récemment changé d’avis:“La répétition de mon infection au Covid, parallèlement à l’infection de mon mari, en plus des nombreuses infections et des cas de décès au sein de mon cercle, m’ont incitée à changer d’idée”, dit-elle. Quant à la demande accrue des Égyptiens à recevoir les vac-cins, il s’agit de la croissance du nombre des centres de distribution des vaccins. Ceux-ci sont passés progressivement de 40 à 139 cen-tres de vaccination, puis à 169 centres début avril, jusqu’à atteindre 400 centres actuellement, selon les déclarations d’Aïssam Salah, conseiller au ministre égyptien de la Santé pour les technologies de l’information. De son côté, Khaled Ashour affirme: “Ma famille et moi nous avons été infectés le mois écoulé. Les infections de masse sont très répandues ces jours-ci…. Je me sens rassuré dans une large mesure.»
Distribution équitable
Ahmed El-Gendy, quant à lui dit qu’il a eu du mal à s’inscrire sur le site web relatif à la catégorie des patients chroniques, et qu’il n’a reçu la première dose que trois mois après l’enregistrement.«Bien que j’aie reçu le vaccin, dit-il, je suis toujours inquiet, car il ne s’agit pas de moi en tant qu’individu. Si le virus se propage de manière intensive autour de moi, alors je serais un jour vulnérable à l’infection et le vaccin ne m’aidera en rien ».D’autres citoyens ressentent une certaine inquiétude à se faire vac-ciner. Ismaïl Dessouki, directeur d’une agence de livraison à domi-cile, dit que la distribution du vac-cin sera équitable, mais il craint ses effets potentiels : «Tout le monde a peur du nouveau vaccin», affirme-t-il. Lina, une Soudanaise qui réside en Egypte depuis des années, souligne qu’elle ne sait pas comment les non-Egyptiens peuvent s’inscrire pour recevoir le vaccin. «Je sais que le gouverne-ment égyptien avait précédem-ment annoncé que le vaccin serait distribué à tous ceux qui résident sur le territoire égyptien, mais je n’ai aucune idée sur l’inscription en ligne». “Sur ma page Facebook, j’invite tous ceux que je connais à se faire vacciner. Beaucoup d’entre eux ont changé d’avis, surtout après avoir connu que j’avais déjà reçu le vaccin et que rien de mal ne s’est passé. Ils ont commencé à remplir des demandes en ligne», dit Salah. Et d’ajouter : « Quand je suis allé prendre la première dose fin mars, le Centre de distribution des vaccins était complètement vide, mais au moment où je pre-nais la 2ème dose en mi-avril, le centre était plein de gens qui vou-laient être vaccinés ».De son côté l’Etat projette d’assurer le plus grand nombre et types de vaccins à tous les citoyens dans la plus courte période, en exécution des directives du président Abdel Fattah Al-Sissi, du gou-vernement, de la ministre de la Santé et du groupe médical respon-sable de la gestion du Covid-19. Le premier ministre Dr Moustafa Madbouli a récemment appelé les citoyens à se faire massivement vacciner contre le coronavirus, affirmant que tous les types de vaccins autorisés par l’Autorité égyptienne du médicament et le ministère de la Santé sont sûrs et efficaces.
Réduire la contamination
« Notre objectif est de réduire l’intensité de la contamination, et toutes les études et l’OMS prouvent que le vaccin réduit la gravité de la maladie et protège le citoyen contre l’hospitalisation », souligne-t-il. Pour parvenir à vacciner le plus grand nombre possible de la population l’Etat a inauguré le Centre de vaccination à la salle des Conférences à Médinet Nasr (Est de la capitale)La superficie de cet énorme centre dépasse les 3 mille mètres carrés destinés uniquement aux cliniques, en plus des zones d’attente pour les citoyens, capable d’accueillir environ 500 citoyens, tout en appliquant les mesures de précaution. Le centre contient des parkings pouvant contenir 500 voi-tures, il se compose de 690 cliniques avec des équipes médicales très formées, commençant par les responsables de l’enregistrement des données et l’accueil des citoyens jusqu’aux équipes médicales qui sont bien entraînées à traiter les divers cas médicaux ainsi que les équipes de soins infirmiers. Le directeur général des hôpitaux au ministère de la Santé et de la Population et directeur du Centre de vaccination au Centre des expositions, Achraf Al-Eteby a indiqué que «la capacité d’assimilation de ce centre varie de 10 000 à 15 000 citoyens par jour. Cette capacité augmente chaque jour, aussi les citoyens dsoivent-ils s’inscrire sur le site web du ministère de la Santé, puis attendre un message qui leur sera transmis qui déter–mine la date et le lieu de vaccina-tion. En raison de la croissance du nombre des personnes qui deman-dent la vaccination en ligne, nous fixerons la date et l’heure », explique-t-il.
Se vacciner, se protéger