Certaines personnes s’inspirent de comptes Instagram ou de guides de voyage pour trouver de nouvelles destinations à explorer. D’autres vont vouloir marcher sur les pas des héros de leur fiction préférée. Ce phénomène porte un nom : le set-jetting. On vous explique.
Le phénomène du set-jetting a émergé il y a quelques années avec des films emblématiques tels que Le Seigneur des Anneaux, incitant de nombreux touristes à se rendre en Nouvelle-Zélande pour découvrir les paysages de la Terre du Milieu. Game of Thrones a également contribué au succès de cette tendance mettant en avant des destinations comme Malte, l’Irlande du Nord mais aussi Dubrovnik en Croatie. Depuis, cette inclination s’est renforcée avec la prolifération de séries sur des plateformes comme Netflix, Amazon ou encore Disney+.
D’après l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre de voyageurs influencés par des fictions dans leur choix de destination aurait doublé au cours des cinq dernières années.
L’une des tendances voyage les plus fortes de 2024
La fièvre du set-jetting ne montre aucun signe de ralentissement : fin 2023, le géant du tourisme Expedia a enquêté sur les motivations de ses utilisateurs pour organiser leurs voyages en 2024. Plus de 20 000 personnes du monde entier ont été interrogées, et parmi les motivations, le tourisme inspiré par le grand et le petit écrans occupe une place de choix. Les données d’Expedia ont révélé une explosion des demandes de voyages en Roumanie suite à la diffusion de la série «Mercredi» (+150%). Même constat pour «Emily in Paris», avec une augmentation de 200% des recherches pour la capitale française.
Répondant à cette demande croissante, le tour opérateur Tui a dressé une liste de six destinations à découvrir, toutes inspirées par des fictions.
· Santorin (Grèce) pour admirer le décor du film Argylle,
· Montego Bay et Kingston (Jamaïque) pour Bob Marley : One love,
· Dubaï (Emirats Arabes Unis) pour Dune, deuxième partie,
· Rome (Italie) pour Gladiator 2,
· Mombasa (Kenya) pour Mufasa : le Roi Lion,
· Punta Cana et le parc national Los Haitises (République Dominicaine) pour le long métrage Arthur The King.
D’ailleurs, vous auriez tort de ne pas vous rendre sur les pas d’Arthur The King, puisque selon un classement relayé par le magazine Belge So Soir, la République dominicaine a récemment été désignée comme le pays où la population est la plus heureuse.
Des destinations méconnues s’invitent dans les circuits
Premier enseignement de l’étude : les villes jadis boudées par les touristes pourraient bientôt tenir leur revanche. Désireux de ne plus se contenter des destinations où le surtourisme bat son plein, les voyageurs semblent en effet décidés à inclure dans leur parcours des villes et régions habituellement moins fréquentées (mais proches de sites plus classiques). Ainsi le nombre de recherches sur le site Expedia augmente pour Reims (non loin de Paris), Santa Barbara (près de Los Angeles), Cozumel (près de Cancún au Mexique), Gérone (près de Barcelone) ou encore Brescia (près de Milan). 63 % des voyageurs se disent susceptibles d’inclure une destination de ce type dans leur prochain voyage.
Les hôtels all-inclusive attirent la Gen Z
Le rapport révèle par ailleurs un engouement inédit pour les établissements all-inclusive, longtemps, plébiscités principalement par les familles. Pour les parents, ces séjours tout inclus constituaient en effet la promesse d’une semaine sans repas à préparer. Signe que la paresse gagne du terrain (ou conséquence de l’essor de la livraison de repas), les jeunes de la génération Z se mettent à leur tour à opter pour cette formule, y voyant, outre le confort, l’assurance d’un séjour à un prix connu à l’avance.
Une personne sur trois de cette génération affirme ainsi que sa perception de ce type d’hébergement a évolué positivement, 42 % allant jusqu’à désigner ces hôtels comme leurs préférés.
L’essor des vacances JOMO
Dans notre monde saturé d’informations, la peur de passer à côté d’un événement important incite de nombreuses personnes à rester connectées en permanence. Ce sentiment a un nom : le FOMO (pour “fear of missing out”, soit la peur de rater quelque chose).
Comme c’est souvent le cas, le phénomène, engendre aujourd’hui une réaction contraire, baptisée JOMO (ou “joie de manquer des occasions”). Et la chose déteint sur le secteur du tourisme puisque de plus en plus de voyageurs, révèle le site Abritel, optent désormais pour des séjours qui permettent de déconnecter.
Pour près des deux tiers des voyageurs, ces vacances diminuent le stress et l’anxiété. La moitié y voit par ailleurs la possibilité d’un moment de partage avec ses proches. Maison sur une île, gîte près d’un lac, chalet à la montagne : les recherches montrent un intérêt grandissant pour les sites isolés.