Dans le monde des compétitions sportives internationales, une question se pose : faut-il interdire les signes religieux pour garantir la neutralité et l’égalité entre les athlètes ? Ce débat oppose ceux qui défendent la liberté d’expression religieuse à ceux qui prônent un environnement neutre, sans symboles pouvant diviser. Il s’agit de trouver un équilibre entre le respect des croyances individuelles et le maintien d’un espace commun où chacun se sent inclus et respecté.
Par : Hanaa Khachaba
Croix, étoile de David, croissant et étoile, kippa, chapelet, talisman et plein d’autres signes religieux sont associés à une foi ou une croyance religieuse particulière. Ces signes religieux peuvent être portés ou affichés par les individus pour exprimer leur foi, chercher une protection spirituelle, ou simplement comme une partie de leur identité culturelle et religieuse.
L’on ajoute à cette série, le voile. Sauf que le voile n’est pas un « signe religieux ». Le voile, selon la confession musulmane, fait partie de l’identité d’une femme musulmane. Ce n’est similaire ni à la croix chrétienne ni à la kippa juive, dont le port n’est pas obligatoire.
En revanche, le port du voile est un enseignement de la foi musulmane qu’une fille à l’âge de la puberté est appelée à l’observer. C’est obligatoire. Sinon, elle commet un péché, peut-être pas si grave que l’on pense, mais pour les musulmans, ne pas obéir aux instructions divines, c’est grave. Cependant, si elle choisit de ne pas le porter, personne ne doit la contraindre à le faire. Par obéissance à leur Créateur, les femmes musulmanes choisissent à se couvrir les cheveux. Ce n’est ni sur ordre d’un époux transigeant, ni par pudeur, ni par méfiance des regards indiscrets, tout cela n’est pas la bonne raison, même si des cas similaires existent. La quintessence du port du voile est de se soumettre à l’ordre divin, selon la confession musulmane. Vous n’avez pas à croire en les valeurs des autres, l’essentiel est de les respecter. Le vivre ensemble en sérénité exige que chacun respecte les différences de l’autre, sansmépris ni discrimination.
Dans le contexte des compétitions sportives, laprésence des symboles religieux suscite en effet devifs débats sur la liberté d’expression, la neutralité et l’égalité.
Il y en a ceux qui voient que les compétitions sportives internationales doivent rester neutres pour éviter toute forme de discrimination ou de favoritisme. L’affichage de signes religieux pourrait être perçu comme une prise de position en faveur d’une religion particulière.
Tous les athlètes doivent être traités de manière égale, indépendamment de leurs croyances religieuses. Ainsi, l’interdiction des signes religieux garantit que personne n’est avantagé ou désavantagé en raison de sa foi. Selon les supporters de l’interdiction du port de signes religieux, ces derniers peuvent parfois être source de tensions ou de controverses, surtout dans des contextes où les croyances sont diverses et parfois conflictuelles. L’interdiction de ces signes peut donc aider à maintenir un environnement pacifique et respectueux. En outre, les compétitions internationales sont souvent retransmises à grande échelle. Maintenir une image professionnelle et neutre peut être bénéfique pour l’attrait global de l’événement et pour attirer des sponsors de divers horizons. Une interdiction claire et uniforme des signes religieux simplifie la réglementation et évite les interprétations subjectives. Cela permet une application plus cohérente des règles pour tous les participants.
D’autre part, les personnes qui s’opposent à l’interdiction des signes religieux dans les compétions sportives avancent elles-aussi leurs arguments. Selon elles, les athlètes devraient avoir le droit d’exprimer leur foi, tant que cela ne nuit pas aux autres. Les opposants à cette interdiction voient qu’elle pourrait être vue comme une atteinte à cette liberté fondamentale. En effet, la foi est une partie intégrante de l’identité de nombreux athlètes. Leur interdire d’exprimer cette foi pourrait être perçu comme une violation de leur liberté religieuse. Pour certains athlètes, les symboles religieux peuvent avoir un effet psychologique positif, renforçant leur confiance et leur motivation. Interdire ces signes pourrait affecter négativement leur performance. En plus, les compétitions internationales célèbrent la diversité culturelle et religieuse. Permettre l’expression de la foi à travers des signes religieux pourrait être vu comme un signe d’inclusion et de respect pour cette diversité, tant qu’elle n’est pas utilisée pour mépriser les autres. Dans certains sports, des compromis ont été trouvés pour permettre l’expression religieuse de manière discrète et respectueuse. Par exemple, certains athlètes portent des vêtements adaptés à leurs croyances sans que cela ne pose problème. De même, certaines traditions sportives incluent des éléments religieux ou culturels. Interdire ces signes pourrait être perçu comme un manque de respect pour ces traditions.
En somme, le débat sur l’interdiction des signes religieux dans les compétitions sportives internationales est complexe et multidimensionnel. Il oppose des valeurs fondamentales telles que la liberté d’expression et la neutralité, et nécessite de trouver un équilibre qui respecte à la fois les croyances individuelles et l’égalité entre tous les participants. Les solutions pourraient inclure des compromis permettant une expression religieuse discrète tout en maintenant un environnement neutre et respectueux. Et, surtout, il ne faut pas oublier que dans les démocraties, chacun est libre d’exercer pleinement ses choix, tant qu’il ne nuit pas aux autres. Et si l’on veut défendre le concept d’un Etat laïque, il faut d’abord comprendre que la laïcité est un principe qui vise à séparer les institutions publiques, notamment l’Etat, des organisations religieuses. Elle garantit la neutralité de l’Etat en matière de religion, ce que signifie que l’Etat ne favorise ni ne discrimine aucune religion. La laïcité assure également la liberté de conscience et de culte pour tous les citoyens, permettant à chacun de pratiquer ou de pas pratiquer une religion selon ses convictions personnelles.
Ce principe est souvent associé à des valeurs telles que l’égalité, la tolérance et le respect mutuel et il est considéré comme fondement important pour la coexistence pacifique dans des sociétés pluralistes.