Par : Nermine Khattab
Le Ramadan a une grande signification pour nous. Pendant des siècles, le mois de Ramadan a occupé une place particulière en Egypte. Les célébrations du Ramadan en Egypte sont différentes des autres pays de l’Est en termes de manifestations et de significations. Par conséquent, des festivités remplies de diverses activités sont organisées.
Que ce soit au centre-ville, en zones huppées ou aux quartiers populaires, les senteurs du mois de Ramadan se répandent dans tous les coins et les recoins de la métropole. Les amateurs des longues veillées de Ramadan envahissent les cafés individuellement ou en familles pour se réunir quelques heures durant, autour de tables bien agencées, palabrant sur divers sujets.
Les soirées musicales organisées par certains hôtels et restaurants drainent également une foule importante de noctambules. Les organisateurs qui font de cette activité un métier le temps d’un mois misent sur un plateau de choix. Musique classique, orientale, chaâbi, compositions de DJ, spectacles de magie ou d’humour,… toutes les vedettes du showbiz et du monde artistique, pour animer les nuits ramadanesques du «f’tour» jusqu’au «shour». Certains espaces élargissent leur carte de divertissement en offrant même le repas de rupture du jeûne.
En même temps, il y a l’obligation de se rapprocher d’Allah et de L’adorer. Généralement, les gens travaillent pendant la journée et se réunissent dans les mosquées à l’heure du déjeuner. Ils écoutent les leçons des prédicateurs ou lisent le Coran. Certains dorment jusqu’à l’heure de la rupture du jeûne, et lorsque l’heure de la rupture du jeûne approche, tout le monde se réveille et s’assoit à la table d’iftar. Le soir, ils assistent à des dîners de rupture du jeûne, vont à la prière de Tarawih, se rendent dans des cafés et des lieux de divertissement, s’amusent jusqu’au Sahur et rentrent chez eux après la prière du matin.
Pendant la prière de Tarawih, les mosquées sont remplies de femmes et d’hommes dès le premier jour. D’abord les prières obligatoires sont accomplies, suivies des prières surérogatoires et ensuite commence la prière de Tarawih. La prière de Tarawih est généralement de huit cycles (rakats). Un juz’ (une des 30 parties du saint coran) est récité après chaque deux cycles. Après les quatre premiers cycles, l’imam fait une pause de dix minutes. Pendant la pause, une courte prédication sur le mois sacré du Ramadan est donnée et les femmes distribuent du thé, du café, des dattes ou des desserts. Ensuite, les quatre cycles suivants sont effectués et la prière se termine par la prière de Witr.
Au cours des dix derniers jours du Ramadan, les gens vont à la mosquée et y entrent en retraite spirituelle (i’tikaf). Ils vont en particulier à la mosquée de Houssein et de Seyyida Zeinab. Selon une vieille légende, les gens préparaient un seau d’eau salée les derniers jours du Ramadan et après la prière, ils en goûtaient. S’il avait un goût sucré, ils croyaient que c’était la nuit du destin (Laylat al-Qadr). De nos jours, les grandes mosquées célèbrent la nuit du destin en récitant le Coran, en effectuant des prières surérogatoires (Tarawih et Tahajjud) et les gens passent ces nuits en larmes. Après avoir pleuré, ils se sentent purifiés.