A l’institut du Monde Arabe, des trésors archéologiques de Gaza défient les frontières et la guerre. Bien que la plupart d’entre eux soient endommagés ou détruits. D’autres, sont exposés à l’Institut du Monde arabe mettant en lumière l’extraordinaire patrimoine d’une terre qui a été pendant des siècles un carrefour de civilisations.
Du 3 avril au 2 novembre 2025, l’Institut du Monde arabe(IMA) présente une collection exceptionnelle de chefs-d’œuvre et pièces archéologiques sauvés du désastre à Gaza au fil des siècles. L’Institut du Monde arabe expose en pleine lumière les trésors du patrimoine de l’enclave palestinienne avec le soutien du Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) et celui de l’Autorité nationale palestinienne représentée par le ministère du Tourisme et des Antiquités de Palestine.


Depuis de nombreuses décennies, l’enclave palestinienne de Gaza subit de nombreux dommages, qui se sont multipliés depuis octobre 2023, menant à des pertes humaines massives mais également à la destruction du patrimoine archéologique. Depuis 2007, le musée d’Art et d’Histoire de Genève est devenu le musée-refuge d’une collection de plus de 500 œuvres appartenant à l’Autorité nationale palestinienne et qui n’ont jamais pu retourner à Gaza.

Afin de continuer à faire vivre cet héritage culturel, et pour mettre en valeur le patrimoine et l’Histoire de Gaza, l’Institut du Monde arabe organise une nouvelle exposition centrée sur des pièces archéologiques exceptionnelles.
Dans une vaste salle d’exposition sur les rives de la Seine, s’alignent une douzaine d’amphores en terre cuite, racontant une histoire peu connue de la bande de Gaza. Celle d’un commerce prospère, d’un artisanat raffiné et d’échanges interculturels.
Ces jarres anciennes, dont certaines ont la forme inquiétante d’obus d’artillerie, servaient autrefois à transporter du vin de Gaza dans le monde méditerranéen et jusqu’en Angleterre.

Tour à tour sous domination perse, grecque puis romaine, Gaza fut pendant neuf siècles une plaque tournante des routes commerciales reliant l’Egypte au Levant, et au-delà.
Une sélection de 87 de ces œuvres est visible à l’Institut du Monde arabe (IMA), à Paris, depuis jeudi 3 avril, dans le cadre de l’exposition “Trésors sauvés de Gaza”. Les visiteurs ont ainsi une rare occasion de découvrir la richesse et la diversité du patrimoine de Gaza.
5000 ans d’histoire gazaouie
L’exposition “Trésors sauvés de Gaza” couvre 5 000 ans d’histoire gazaouie jusqu’au XIXe siècle. Parmi les œuvres exposées figurent un vaste sol en mosaïque qui ornait autrefois une église byzantine, des lampes à huile romaines finement travaillées et ornées de motifs érotiques, ainsi qu’une exquise statuette en marbre de la déesse grecque Aphrodite, trouvée en mer par un pêcheur local.

Jacques Lang, directeur de l’Institut du Monde arabe explique que l’important que les gens sachent que Gaza n’est pas simplement ce champs de ruine qui malheureusement jour après jour progressent en raison des bombardements. C’est aussi des êtres humains, des femmes, des hommes et des enfants qui portent en eux une histoire très dense et très riche.
Selon Élodie Bouffard, commissaire de l’exposition, les œuvres témoignent de “l’extraordinaire densité archéologique” d’un territoire qui a été habité sans interruption depuis l’âge de bronze et dans lequel le patrimoine assyrien, grec et romain coexiste avec des objets des époques byzantine, mamelouke et ottomane.


L’Institut du Monde arabe aborde également à travers cette exposition la question du patrimoine en temps de guerre, dans un espace dédié à la cartographie des bombardements, au recensement des dernières découvertes archéologiques à Gaza, et à des photographies inédites de la ville du début du XXe siècle.