Une équipe franco-égyptienne composée de chercheurs de l’Université de Strasbourg et de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) a fait une découverte importante à Louxor : un sarcophage réinhumé datant du Moyen Empire (fin XXIᵉ – fin XVIIIᵉ siècle avant J.-C.). Cette trouvaille marque l’aboutissement de deux mois de fouilles intensives, menées sur un site déjà connu pour des découvertes réalisées en 2018 et 2019. Le sarcophage a été trouvé dans les tous derniers jours de la mission.
L’organisation des sépultures
En 2018 et 2019, cinq sarcophages réinhumés du Nouvel Empire (XIVᵉ – IXᵉ siècle avant J.-C.) avaient été découverts sur le site, soulevant de nombreuses questions sur les pratiques funéraires de l’époque. Les chercheurs essayaient alors de déterminer si ces sarcophages faisaient partie d’une tombe isolée ou d’un ensemble plus vaste et organisé de réinhumations. Pour répondre à cette question, ils ont exploré une stratigraphie complexe (plusieurs couches de terrain), composée de couches accumulées sur plus de 3 000 ans qui fait plus de huit mètres de profondeur.
La découverte récente d’un sarcophage est particulièrement importante d’un point de vue anthropologique comme l’explique Frédéric Colin, le directeur de l’Institut d’égyptologie de l’Université de Strasbourg, car elle permet de mieux comprendre comment les anciens égyptiens organisaient les momies et les anciens cercueils lorsqu’ils étaient confrontés à des travaux nécessitant des déplacements de sépultures. En réinhumant soigneusement ces sarcophages, les Egyptiens ont probablement manifesté une forme de respect envers les défunts tout en adaptant l’espace aux besoins de leur société en évolution.
Le cercueil découvert est exceptionnellement bien conservé et il a été placé dans un coffre en bois construit sur mesure, garantissant sa protection jusqu’à nos jours. Toutefois, les chercheurs n’ont fait qu’effleurer la couche où se trouvait le sarcophage. Son étude approfondie est prévue pour octobre 2025, lors de la prochaine phase des fouilles. Cette analyse sera réalisée en étroite collaboration avec des archéo-anthropologues (spécialistes des restes humains), et toutes les étapes de la recherche seront modélisées en 3D, une méthode devenue systématique depuis 2018 pour documenter les découvertes avec une précision maximale.